Cette rentrée scolaire 2016-2017 se déroule dans un contexte marqué par la menace terroriste. Le 24 août dernier, le gouvernement a présenté des mesures pour permettre aux écoles de s'adapter à la situation.
Des patrouilles aux abords des établissements
Plus de 3.000 réservistes de la gendarmerie nationale seront mobilisés pour le retour en classe le 1er septembre dans les 64.000 établissements scolaires, a annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve lors d'une conférence de presse conjointe avec la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud- Belkacem, le 24 août dernier."Tout au long de l'année, une attention particulière sera portée aux abords des établissements", a-t-il ajouté, précisant que la "surveillance dynamique à proximité des écoles, collèges, lycées et universités sera renforcée par des patrouilles mobiles" en lien avec les polices municipales.
Des travaux de sécurisation d'urgence
La ministre de l'Education a précisé de son côté que 50 millions d'euros supplémentaires seront débloqués pour aider les collectivités locales à effectuer les travaux de sécurisation d'urgence des établissements scolaires. Les mairies sont en effet responsables des bâtiments en ce qui concerne les écoles, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées.Parmi les principales mesures de sécurité, figure l'organisation obligatoire de trois exercices de sécurité au sein des établissements (contre deux jusqu'à présent), dont un simulant un attentat avec intrusion.
Les académies doivent veiller à la mise à jour des répertoires téléphoniques des chefs d'établissement et des inspecteurs afin que toute alerte puisse être rapidement transmise. L'envoi d'une alerte par SMS sera testé la veille de la rentrée.
Le risque d'attaque dans un établissement scolaire est-il fort ?
Une école a déjà été la cible d'un attentat en France: en mars 2012 à Toulouse, Mohamed Merah avait abattu, au nom du jihad, un enseignant et trois enfants d'une école juive, devant l'établissement puis dans la cour.Les enseignants font partie des nombreuses cibles citées par l'EI. Dans un numéro de novembre 2015, Dar-al-Islam, sa revue francophone de propagande, appelait à "combattre" et "tuer" les fonctionnaires de l'Education nationale, "des ennemis d'Allah" qui "enseignent la laïcité" et sont "en guerre ouverte contre la famille musulmane".
Des représentants d'enseignants et de parents d'élèves appellent cependant à ne pas tomber dans la psychose. Ces mesures de sécurité ne doivent pas être source d'angoisse chez les enfants ou dans la communauté pédagogique.
Voir le reportage de Marianne Picoche, Tiphaine Pfeiffer et Pascal Rondi dans un établissement d'Is-sur-Tille en Côte-d'Or :
Suite aux mesures annoncées par le gouvernement pour renforcer la sécurité dans les établissements scolaires, le Conseil départemental de Côte-d'Or vient d'annoncer à son tour qu'il allait débloquer une dotation de 350 000 euros. L'objectif : permettre aux 54 collèges du département de sécuriser leurs établissements en finançant notamment des dispositifs de lutte contre l'intrusion et des systèmes d'alerte spécifique. A quelques jours de la rentrée, nous sommes allés au collège d'Is-sur-Tille, un établissement de 750 élèves en milieu rural.