Le tribunal correctionnel d'Amiens a rendu sa décision. Plus de 100.000 euros de condamnation pour Dominique Henry et quatre autres prévenus. Les militants de la Confédération Paysanne s'étaient mobilisés contre la ferme des 1000 vaches dans la Somme.
Le jugement avait été mis en délibéré après une audience en mai dernier. Parmi les personnes condamnées ce jeudi 13 septembre figure Dominique Henry une agricultrice militante du Doubs. Les faits remontent à 2013 et 2014. Les membres de la Confédération Paysanne s'opposent alors à cette ferme gigantesque de 1000 vaches située à Drucat dans la Somme.
Cinq militants de la Confédération paysanne sont accusés de dégradations. Les prévenus étaient poursuivis pour leur action syndicale de "démontage d’éléments de la salle de traite" en mai 2014. Ils sont condamnés à verser 106.218€ de dommages et intérêts aux exploitants du site. Deux prévenus Laurent Pinatel et Pierre Alain Presvot devront également rembourser les frais engagés pour les réparations, soit près de 13.000€. Les exploitants de la ferme des 1.000 vaches de Drucat réclamaient au total 140.000 euros.
Dominique Henry devra avec les autres prévenus rembourser 1207,85 euros correspondant aux frais d'expertise.
Cela ne va pas nous arrêter dans nos actions
Jointe chez elle au téléphone, Dominique Henry accuse le coup de la condamnation. "On s'y attendait, on va assumer, on va payer. On est solidaires entre nous... cela ne nous arrêtera pas dans nos actions" confie la militante de la Confédération Paysanne. "J'ai le sentiment qu'on veut faire pays la Confédération Paysanne de son action de lanceur d'alerte" ajoute-t-elle. Elle explique que le démontage de la ferme des 1000 vaches s'est faite "proprement" sans casse. Elle accuse la ferme usine d'avoir changé l'ensemble du matériel après l'action des militants. "On est face à une société nébuleuse, face à plusieurs sociétés. On n'est plus dans l'agriculture mais la finance. On est face à des monstres qui appliquent des processus industriels sur du vivant" conclut-elle.
Dominique Henry ancienne agricultrice à la retraite avait participé en 2014 au démontage de la ferme usine. Cette militante qui vit à Grand'Combe-des-Bois (Doubs) avait été condamnée pour avoir refusé de donner son ADN. En appel, le tribunal de grande instance de Besançon a prononcé sa relaxe en mai 2018. Dominique Henry avait dénoncé alors la volonté de ficher les militants en prélevant leur ADN.