Comment vivre en harmonie avec la nature dans nos milieux urbains? Comment favoriser et respecter la présence d'animaux et d'insectes dans nos espaces verts? Les municipalités et les habitants multiplient les efforts et les initiatives qui vont en ce sens.
De moins en moins d'oiseaux et d'insectes à la campagne comme en ville, des pesticides trop présents dans notre alimentation, et l'envie de faire quelquechose pour revenir à un mode de vie plus sage.
Renouer avec la terre et avec les choses simples. Produire soi-même des légumes et des fruits cultivés sans produits chimiques. Mettre des fleurs partout. S'émerveiller de les voir pousser.
C'est plus que dans l'air du temps, c'est une prise de conscience généralisée. Beaucoup se sont déjà retroussés les manches pour agir. Autour de nous, ce retour à la nature est une réalité. Voici quelques initiatives parmi d'autres en Bourgogne.
Episode 1 : à Auxerre, des jardins postagers gratuits en ville
Transformer l'espace public de la ville en jardins potagers gratuits : c'est l'initiative lancée un peu partout en France par le mouvement anti-crise, les "Incroyables Comestibles".
Reportage de Yoann Etienne et Claude Heudes
Montage : Laurence Crotet-Beudet
avec
- Andrée dite "Dédé" : Habitante du quartier Rive droite
- Bertille Schmitt : Animatrice au pôle Rive droite
- Alice : Apprentie jardinière
- Aline Perrin: Professeure de CE1-CE2 au groupe scolaire rue de Paris
- Sujet INA - France 2
Episode 2 : à Nevers, laisser libre cours à la biodiversité
Depuis plusieurs années, la ville de Nevers s'est engagée dans une démarche de protection et de développement de la biodiversité en milieu urbain. En 2018 elle a participé pour la première fois au concours « Capitale française de la Biodiversité ». dans la catégorie des « villes moyennes » et a été distinguée pour ses actions exemplaires en faveur de la biodiversité : végétalisation, entretien éco-responsable, plantation d'espèces locales.La ville a obtenu le label « 2 libellules » sur la thématique « conception et gestion écologique des espaces de nature ». Ces deux libellules honorifiques sont aujourd'hui matérialisées dans le décor des jardins du Palais Ducal.
La ville a mis un coup d'arrêt sur l'utilisation des pesticides et cela depuis plusieurs années déjà avec un effet positif que l'on peut constater sur la biodiversité. Une signalétique a été installée en bords de Loire afin d'attirer l'attention des promeneurs sur la faune et la flore.
Autre lieu où il y a eu du changement en faveur de la biodiversité : le cimetière Jean Gautherin. Alors qu'il n'y a avait pas le moindre brin d'herbe dans les allées et autour des tombes, ce n'est plus le cas. Depuis 3 ans, on a repensé l'entretien des lieux. Il y a désormais plus de verdure et plus de fleurs.
Au-delà de l'aspect écologique et esthétique, la végétalisation du cimetière a une double utilité : elle permet de freiner l'érosion des sols et elle attire les insectes et les oiseaux. Mais cette nouvelle façon de faire n'est pas du goût de tout le monde. La chasse aux "mauvaises herbes" a toujours ses adeptes. Les mentalités évoluent lentement.
De l'autre côté de la ville, le parc Rosa Bonheur offre plus de 25 hectares de nature, labélisés "Refuge LPO". L'association participe depuis deux ans à la gestion de cet espace, ancienne friche et dépotoir à matériaux. Là aussi, on donne un coup de pouce à la nature pour favoriser la présence des inscetes, des petits mammifères, des oiseaux et des reptiles.
Reportage : Rémy Chidaine – Tania Gomes
Montage : Laurence Crotet-Beudet
Avec
- Valéry Chambenois : Éco-conseiller de la ville de Nevers
- Mahamadou Sangaré : Conseiller municipal délégué aux services de prestation aux citoyens
- Annie Champalain : Secrétaire et administratrice de la LPO 58
- Claude Champalain : LPO 58
Episode 3 : à Quetigny le bonheur est dans les jardins familiaux
Vous êtes de plus en plus nombreux à avoir envie d'avoir un jardin assez grand pour y cultiver vos propres légumes. C'est du travail, mais c'est aussi une grande satisfaction car ce sont des légumes qu'on apprécie d'autant plus qu'on les a vu pousser. Des légumes de saison qui ont du goût.
Mais voilà, la demande est si forte qu'il faut parfois attendre plusieurs années avant d'obtenir un lopin de terre. Jardiner, ça fait du bien. Pour certains c'est l'assurance de manger plus sainement. Pour d'autres c'est par pur plaisir, une simple manière de se détendre. Au jardin, il y a toujours du monde. Il y a des retraités qui ont tout leur temps qui sont là tous les jours en semaine. Et il y a ceux qui viennent sur leur temps libre, après le travail, le week-end, seuls ou en famille.
A Quetigny, chaque jardinier cotise auprès de l'association qui gère l'ensemble des parcelles. La présidente de l'association, Michèle Rameau, confirme que depuis une dizaine d'années les familles sont de plus en plus nombreuses.
L'intérêt c'est aussi les nouvelles rencontres : l'ambiance est sympathique. On reçoit des conseils de la part des plus expérimentés. On s'entraide. On jardine avec ses voisins.
Reportage : Marie Jolly – Damien Rabeisen
Opérateur de Prise de Son : Bertrand Vigier
Montage : Laurence Crotet-Beudet
Avec
- Simon Moreau-Quignard
- Céline Quignard
- Michèle Rameau : Présidente de l'association
- Annick Demougin
- Georges Vittu
Episode 4 : à Dijon, focus sur la biodiversité au Lac Kir et au Jardin des Sciences
Autour du lac Kir, le promeneur, même pressé, est sûr de croiser des canards, des oies cendrées ou des merles. Christian Lanaud, administrateur de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) Côte-d'Or et Saône-et-Loire, suit depuis de longues années l'évolution des populations sur le plan d'eau. En hiver les oiseaux sont plus nombreux au lac Kir: 185 espèces y sont recensées.Au Jardin des Sciences de Dijon une exposition " INCOGNITO" lève le voile sur une biodiversité aussi riche qu'insoupçonnée dans le milieu urbain. La biodiversité en ville est un sujet d'étude qui occupe de nombreux scientifiques.
Bruno Faivre, enseignant-chercheur à l'Université de Bourgogne, s'intéresse plus particuilèrement aux mésanges. Avec ses équipes il a installé plus de 200 nichoirs dans la métropole dijonnaise.
L'étude a été lancée en 2012. Les mésanges se sont adaptées au milieu urbain mais l'espèce est forestière et en ville ces oiseaux ont du mal à se reproduire. Un nichée sur deux échoue. Le nombre de poussins est faible. Ils sont peu dodus et leur espérance de vie est faible.
Au Jardin des Sciences, Stéphane Puissant, entomologiste, s'intéresse aux abeilles. Parmi celles qu'il observe, il repère celles qui sont reines et ouvrières, mais aussi des bourdons qui sont des abeilles sauvages. On estime, dit-il, qu'il y a environ 200 espèces sauvages sur le territoire de Dijon métropole. L'abeille mellifère, c'est une espèce, rappelle-t-il, en ajoutant c'est infime par rapport au nombre d'espèces sauvages.
Deux cents espèces d'abeilles et des centaines d'espèces d'insectes. Il est impossible de donner un chiffre car il y a tous ceux que l'on voit et connait, mais il y a aussi tous les autres...Stéphane puissant montre un petit paquet de mousse blanche sur une tige : c'est ce qu'on appelle le "crachat de coucou" explique-t-il en l'essuyant d'un doigt pour montrer qu' une larve d'insecte se trouve à l'intérieur : une micro-cigale.
Reportage : Anne Berger – Romain Liboz
Opérateur de Prise de Son : Alexis Viloin
Montage : Laurence Crotet-Beudet
Avec
- Christian Lanaud : Administrateur de la LPO Côte-d'Or et Saône-et-Loire
- Agnès Fougeron : Directrice du Jardin des Sciences de Dijon
- Bruno Faivre : Enseignant-chercheur à l'Université de Bourgogne
- Stéphane Puissant : Entomologiste au Jardin des Sciences de Dijon