Avec ces fortes chaleurs, les syndicats voudraient plus de pauses pour les salariés de Stellantis, mais aussi davantage de lieux climatisés. Ils décrivent des journées difficiles pour les employés dans les ateliers de production.
Dans les ateliers de production, les conditions de travail lors des fortes chaleurs sont particulièrement éprouvantes. " J’ai relevé 29 degrés dans un atelier de ferrage, 25 degrés au montage, et il était seulement huit heures du matin ", dit Eric Peultier, délégué syndical FO.
A la température élevée, s’ajoutent aussi des vêtements de protection spécifiques. " Dans les ateliers de ferrage par exemple, il faut porter un pantalon, une veste, des gants… c’est effectivement très compliqué. La chaleur, ça fatigue, on travaille à un rythme d’une voiture par minute, ça vous donne une idée de la cadence ", précise le syndicaliste.
Une pause en plus
Une importante vague de chaleur s’est installée en France. Ce mardi 19 juillet, 73 départements, donc ceux de Franche-Comté, sont placés en vigilance orange canicule par Météo France.
Dans ce contexte, les syndicats demandent des pauses supplémentaires pour toutes les équipes, celles du matin, de l’après-midi et du soir. C’est ce qu’ils appellent les " arrêts chaleurs ", qui permettent de se rafraîchir.
L’équipe de l’après-midi par exemple en bénéficie lors des très fortes chaleurs explique le syndicaliste. Ainsi, pour une prise de service qui débute à 12h55 et se terminant à 20h45, les salariés ont habituellement trois pauses (deux de dix minutes, une de vingt minutes pour la pause repas). Avec " l’arrêt chaleur ", ils ont une pause supplémentaire de dix minutes.
Ce que confirme la porte-parole de la communication du site de Sochaux : " C’est en fonction de la température, donc là ça s’impose. Le protocole est assez compliqué, mais à partir de 31 degrés si le taux d’hydrométrie est supérieur ou égal à 55 %, on déclenche la pause chaleur " indique-t-elle.
"On veut faire évoluer ce système"
Mais ce texte est largement remis en question par le syndicat. " C’est un protocole Peugeot qui date de 1976 et qui est toujours en cours, repris tel quel en 2003 lors de la création du groupe PSA, sauf que depuis, rien n’a évolué ", rétorque Eric Peultier de FO. " Les cadences de production n’étaient pas les mêmes, aujourd’hui ça ne nous convient plus. On veut faire évoluer ce système. On veut se remettre autour de la table pour renégocier des textes afin qu’ils tiennent compte des températures et des conditions de travail actuelles. Il faut qu’on le fasse évoluer aussi bien ici que sur l’ensemble des sites, sauf que pour nous la direction de Sochaux fait blocage "
Distribution d’eau
A Sochaux, la direction a mis en place une distribution d’eau pour l’ensemble du personnel. " De ce côté-là, c’est bien ", dit Eric Peultier. Il voudrait cependant davantage de lieux au frais. " Par exemple dans les nouveaux ateliers, la climatisation est installée mais pas encore en fonction ". Des nouveaux ateliers en service en début d'année 2022.
L’allongement du temps de travail pose aussi question. " Pour la production, on a des allongements d’horaires qui sont prévus pour pallier les pannes ou pour faire face à la demande commerciale. Nous on dit : quand il fait chaud, on ne veut pas de ces allongements d’horaires."