Le ministre de la Santé Olivier Véran a assoupli le recours à la télémédecine en pleine crise de coronavirus pour endiguer les nombreuses consultations. Une mesure temporaire qui suscite le débat parmi les professionnels de la santé.
« A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles », martèle le ministre de la Santé, le 10 mars 2020 sur Franceinfo. En pleine crise du coronavirus, le ministre de la Santé assouplit les règles de la téléconsultation. Il explique sur la matinale de Franceinfo : « J’ai signé [le décret] de manière à limiter les déplacements et de manière à ce que tout le monde sur le territoire puisse avoir accès à un médecin dans les délais. »Que change ce décret temporaire ?
Avant cette mesure, la téléconsultation devait obligatoirement être effectuée par le médecin traitant. Le patient devait aussi avoir vu son médecin au moins une fois dans les douze mois précédant la téléconsultation.
Désormais, il sera possible de consulter un médecin, peu importe sa localisation sur le territoire, via « Facetime ou Whatsapp ». Le professionnel de santé pourra lui délivrer une ordonnance ainsi qu’un arrêt de travail long.
Comme précédemment, la prestation reste facturée comme une consultation classique. La télémédecine est toujours remboursée par la Sécurité sociale.
Un décret qui reste en travers de la gorge des médecins
La pratique demeure contestée dans le milieu de la santé. Deux médecins haut-saônois réagissent au décret du ministre de la Santé.
Gilles Moreau, médecin ostéopathe à Vesoul et président de la confédération des syndicats médicaux français (Haute-Saône) admet que la télémédecine peut permettre de suivre certaines pathologies comme l'hypertension artérielle. Cependant, il énonce : « Rien ne remplacera le stétoscope et la main du médecin qui va palper un ventre. »
Même constat pour Etienne Spitz, médecin généraliste à Vesoul, qui rappelle : « On nous a bien appris à la faculté que la base de la médecine, c'est l'examen physique du patient. » Ce praticiens se tient disponible toute la journée, sans prise de rendez-vous, pour garantir des places à ses patients.