De nombreux incendies continuent de faire rage en Australie. Les catastrophes se sont intensifiées ces dernières semaines. Des ressortissants francs-comtois témoignent de la violence des désastres.
Stéphane est arrivé à Sydney en octobre dernier. Le jeune garçon de 21 ans, originaire de Valdahon, dans le Doubs, comptait profiter d'un visa "working holydays" pour travailler, se faire un peu d'argent et partir sur les routes d'Australie avec quelques amis. Mais, depuis de nombreuses semaines, il s'inquiète davantage de l'état de son pays hôte. De nombreux incendies ravagent les différents territoires : près de 8 millions d'hectares seraient déjà partis en fumée.
"Sydney n'est pas directement touché par les incendies, mais plusieurs feux ont été recensés à proximité. Si bien que d'importants nuages de fumée enveloppent régulièrement la ville", témoigne le jeune homme. Pour mettre un peu d'argent de côté, Stéphane livre des repas à domicile en vélo : "Quand je me déplace, il m'arrive de ne pas voir le bout des buildings à cause des nuages de fumée. Certaines fois, je ne préfère pas sortir, car il est trop difficile de respirer. Dans les rues, beaucoup de personnes se baladent avec des masques filtrants."
Même son de cloche du côté de Marion, une Bisontine qui a récemment posé ses valises à Sydney : "Je suis asthmatique, je ne vis donc pas très bien ce contexte. J'ai donc des difficultés respiratoires. Par ailleurs, nous restons enfermés le plus souvent possible."
"Du jamais-vu"
Comme Stéphane et Marion, Solène Vernier avait entendu parler des incendies récurrents en Australie. Celle qui habite désormais à Brisbane était loin de se douter de l'ampleur de ces catastrophes : "On m'avait prévenue que, tous les ans, des incendies éclataient un peu partout dans le pays. Je n'étais pas vraiment prête à cela quand je suis partie de Franche-Comté. Cette année, c'est du jamais-vu", explique Solène, originaire de La Bretenière (Doubs), près de Dole. Celle qui occupe désormais un poste à l'université du Queensland, habite Brisbane depuis près de six ans :Les premiers feux dans la région ont débuté fin septembre. C'était beaucoup plus tôt que les années précédentes. Tout cela s'est très vite empiré. Désormais, les pompiers sont exténués, il n'y a plus assez de matériels et l'eau commence à manquer.
Solène explique que des centaines d'incendies sont toujours en cours, notamment près de Brisbane située à l'est du pays. "La situation semble dépasser toutes les précédentes catastrophes. D'autant plus que les autorités envisagent de nouveaux ravages dans les prochaines semaines."
8 millions d'hectares partis en fumée
Depuis ces dernières semaines, les incendies s'intensifient dans le sud-ouest du pays ainsi que dans le sud-est. Thomas Fougnie, originaire de Belfort, habite depuis huit mois à Lithgow, petite ville de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud où se trouve également Sydney. Son lieu de travail a été si proche des flammes peu de temps avant Noel que toutes les routes ont été coupées. Les flammes se trouvaient à 400 mètres de son entreprise : "Nous avons eu ordre de ne pas revenir le lendemain et de se tenir prêt pour une évacuation générale."
Depuis le début des catastrophes, près de 8 millions d'hectares sont partis en fumée. Soit l'équivalent de la Nouvelle-Aquitaine, région la plus grande de France : "Les mots sont forts mais les locaux parlent ici d'Armageddon, c'est du jamais-vu." Thomas évoque des paysages "apocalyptiques" avec "d'épais nuages jaunes". Une situation critique pour la santé : "L'air est si pollué, que nous respirons chaque jour l'équivalent d'un paquet de cigarettes".
A Lithgow, dans la petite ville de Thomas, 8 maisons ont été ravagées. Depuis une dizaine de jours, la situation semble s'être calmée : "Les premières pluies sont arrivées aujourd’hui (mardi 7 janvier, ndlr) après je ne sais plus combien de temps… Cela fait du bien après les 46 degrés observés la semaine dernière..."