L'homme a entamé un tour de France en 500 jours. Depuis quelques jours, Stephan Llorca est de passage en Franche-Comté. L’occasion pour lui de découvrir les merveilleux paysages de la région, mais aussi la cancoillotte et la saucisse de Morteau.
À 35 ans, il a tout plaqué pour voyager et faire le tour de la France à pied. Ces jours-ci, Stephan Llorca traverse la Franche-Comté. “Depuis quelques jours, je me régale, j’ai vu des cascades et je sais qu’il y aura plein de choses très sympas à venir”, confie-t-il.
L’ancien libraire originaire d’un petit village du Gars (Sabran) se réjouit de l’accueil qui lui a été fait à Montbéliard (Doubs) : “J’ai été hébergé tous les soirs et j’ai goûté pleins de choses sympas, la cancoillotte, la saucisse de Morteau”. Pour lui, voyager, c’est découvrir des paysages, mais aussi rencontrer des gens.
Je suis arrivé dans le Doubs il y a trois ou quatre jours. Là, je continue le long du Doubs pour arriver à Goumois [Doubs], un village à la frontière Suisse. J’arrive à Morteau dimanche et après, ce sera le Jura, les Alpes et la Côte d’Azur, donc il me reste à peu près cinq mois.
Stephan Llorca
Stéphan est parti le 29 mai 2023 à pied depuis son petit village du Gard pour entamer un périple de 450 à 500 jours. Il est d’abord passé par les Pyrénées, a remonté le littoral jusqu’à Arcachon puis a bifurqué dans les terres pour voir la Dordogne, la Corrèze, la Charente. Il a passé l’hiver en Bretagne puis il a arpenté la Normandie pour arriver dans le nord et longer la frontière belge par les Ardennes, la Moselle, l’Alsace et les Vosges.
Troquer sa maison pour un sac à dos
Pour faire des économies et se sentir plus libre, l'aventurier a vendu, son commerce, sa maison, sa voiture. Il a commencé à faire des randonnées près de chez lui en partageant des photos de ses excursions sur les réseaux sociaux. “Beaucoup de gens ont aimé et m’ont demandé s’ils pouvaient venir avec moi. J’ai donc fait guide dans le coin et ça a bien marché”, raconte-t-il. Et puis il a eu envie de découvrir autre chose.
J’ai noté tous les endroits que j’avais envie de découvrir. Au début, je comptais m'y rendre en van puis j’ai calculé combien de temps cela me mettrait à pied et je me suis dit que je pouvais le faire. Je me suis dit que si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferai jamais.
Stephan Llorca
Ni une, ni deux, Stephan part de son petit village du Gars armé de son sac à dos. Les premiers mois sont durs. Bien que déjà randonneur, ses pieds ne sont pas habitués à faire autant de kilomètres (entre 25 et 30 par jour) sans périodes de pause. “J’avais de grosses douleurs de pied, mais aujourd’hui mon corps s’est habitué. Le seul truc, c’est le dos à cause du sac, mais franchement ça va physiquement”, déclare-t-il.
Un voyage humain
Au cours de son voyage, il fait de nombreuses rencontres. Son nombre d’abonnés sur son compte Facebook s’accroît (pour atteindre 37 000 aujourd'hui) et pendant l’hiver, il est hébergé partout en Normandie.
J’ai passé Noël loin de ma famille, mais c’était un Noël exceptionnel. Les Normands qui me suivent sur Facebook ou les gens que je rencontrais voulaient tous m’accueillir pour Noël. J’ai donc fait plusieurs Noël dans plusieurs familles.
Stephan Llorca
En Normandie, une classe de primaire suivait son parcours sur les réseaux sociaux. Les enfants ont voulu le rencontrer : “Donc je suis passé les voir, j’ai passé toute une journée avec eux, ils m’ont posé pleins de questions. C’était un bel échange, ce sont des moments qui nous marquent”. Aujourd'hui, il est hébergé de partout et, s’il peut entamer sa randonnée seul, il lui arrive régulièrement de rencontrer des personnes et de poursuivre sa marche en leur compagnie. “Je vis quelque chose d’exceptionnel”, commente-t-il.
Pour l’instant, Stephan profite du moment présent. Il ne pense pas vraiment à la suite. “J’aimerais publier un livre pour raconter mon voyage et peut-être que je repartirai pour une autre aventure, on verra où le vent me mène”, sourit-il.