Sarah Pichot recycle tous les cheveux de son salon de coiffure, à Orchamps-Vennes (Doubs). Envoyés à des associations,ils sont ensuite transformés en filtres ou en prothèses capillaires.
Saviez-vous que vos cheveux pouvaient dépolluer la mer ? Quand la coiffeuse Sarah Chicot l’a découvert, elle a tenu à faire "un petit geste". "On sait tous qu’il faut essayer de protéger notre planète".
Dans le petit salon exigu qu’elle tient à l’entrée d’Orchamps-Vennes, pas un seul centimètre de cheveux ne se perd.
La majorité des cheveux ramassés sont conservés dans des sacs à cheveux. Sarah Pichot remplit un sac par mois (soit l'équivalent de 220 coupes), qu'elle envoie ensuite à l’association Coiffeurs Justes, dans le Var, créée pour valoriser ces déchets organiques.
"Le cheveux est solide et imputrescible, c'est-à-dire qu'il ne pourrit pas", explique-t-elle. "On peut en faire des filtres à hydrocarbures pour dépolluer les océans, des filtres à eau potable, des renforçateurs de béton, mais aussi de l’engrais".
Des mèches de plus de 25 cm pour les perruques
"La démarche est assez simple à mettre en place", confie Sarah Pichot. Mais ce petit geste ecolo a un coût : il faut payer les sacs (un euro chaque), l’adhésion à l’association (25 euros par an) ainsi que les frais postaux. Pour compenser, la coiffeuse propose une éco-participation de 10 centimes par coupe à ses clients.
Sarah Chicot collabore également avec l'association Solidhair, basée à Paris. "On leur envoie des mèches de 25 cm minimum. Il faut des cheveux naturels : pas de coloration, pas de permanente, pas de henné. L'association les revend ensuite à des perruquiers". L'argent récolté sert à financer les prothèses capillaires des personnes atteintes de cancer n'ayant pas les moyens de s'en acheter.