À Pupillin, les vignerons rassemblés se sont battus une bonne partie de la nuit pour essayer de sauver leurs vignes du gel. Il a fait jusqu'à - 5 degrés sur certains coteaux du village. Une méthode testée en Bourgogne a été mise en oeuvre cette nuit pour protéger les bourgeons.
Avec la douceur du mois de mars, la vigne est en avance dans le Jura.
Les viticulteurs craignent la « goutte froide » attendue ces prochains jours sur le département. Synonyme de gel, elle pourrait anéantir les futures récoltes.
Élisabeth Braconnier et Fabien Dupond se sont rendus à Pupillin où une initiative collective a rassemblé une cinquantaine de personnes.
Leur mission était de disposer de la paille mouillée dans les vignes et d'y mettre le feu, si la température descendait trop bas au moment du point de rosée, lorsque le soleil se lève.
En tout, 110 bottes de paille ont servi de rempart à 150 hectares de vignoble.
Il est encore trop tôt pour dire si l'opération a fonctionné.
Qu'est-ce qu'une goutte froide ?
Les gouttes froides représentent des masses d'air froid d'altitude isolées dans une masse d'air plus chaud. Elles sont totalement indépendantes. Les précipitations peuvent se montrer intenses lors de formations orageuses. Prenons le cas de l'été: le soleil est au plus haut dans le ciel et chauffe fortement l'atmosphère. Au début de la journée le temps peut se montrer agréable mais en raison d'un gradient thermique important entre le sol et en altitude une instabilité se met en place. Il faut s'imaginer que la vapeur d'eau s'élève en raison du réchauffement par le soleil. Cette vapeur d'eau rencontre alors un air plus froid en altitude ce qui va permettre la formation d'orages parfois très forts. Ce type de temps peut se répéter durant plusieurs jours.En hiver la goutte froide peut apporter d'importantes chutes de neige jusqu'en plaine en raison d'un air très froid voire glacial en altitude (températures inférieures à -30) et un air "chaud" (0°C) au sol.