Voies d'eau impraticables pendant 4 mois, grève de la SNCF et récolte précoce : dans l'Yonne, les silos sont pleins. Illustration avec la coopérative agricole 110 Bourgogne.
Dans cette coopérative à Migennes dans l'Yonne, les livreurs font la queue pour décharger leur cargaison de céréales. En pleine période de moisson, les grains s'entassent dans les silos et la place commence à manquer.
"Il y a des sites où on a fait des plateformes et on met le grain dehors. Donc on a commencé en Seine-et-Marne à mettre 1 200, 1 300 tonnes dehors sur des plateformes de stockage. En attendant de pouvoir les rentrer dans des silos quand il y aura de la place.", détaille Frédéric Bottin Responsable Métiers durs à 110 Bourgogne.
À cause de la grève SNCF et des inondations, ces grains n'ont pas pu être expédiés par train ou par bateau, aux clients à travers l'Europe. La coopérative ne peut pousser les murs. Alors, moyennant une prime, elle invite ses adhérents qui le peuvent, à stocker eux-mêmes leur moisson.
On va remplir tous les stockages existants et on va créer des stockages de fortune, pour stocker d'autres productions, explique Julien Bosser, le chef d'exploitation agricole.
Un coût de 500 000 euros
La coopérative érige aussi des plateformes provisoires de stockage, comme à Neuvy-Sautour. Mais cette solution n'est pas idéale, car le grain n'est pas protégé. "On va le laisser autour d'un mois, mais il ne faut pas qu'il se détériore car nous, on est axés sur la qualité, indique Gérard Delagneau, le président de 110 Bourgogne. Par rapport à la meunerie et même l'alimentation animale les céréales il faut qu'elles soient nickel. Mais là, les silos sont pleins et il faut qu'on mette dehors."La coopérative estime à 500 000 euros le coût de ce stockage. Ce montant n'est pas définitif, car les moissons devraient encore durer au moins deux semaines.