Les cadavres ont été retrouvés dans un élevage entre les communes de Gevigney-et-Mercey et Aboncourt-Gesincourt. L’attaque se serait produite dans la nuit du 14 janvier.
Sur les terres enneigées, des brebis couchées. En se rapprochant, le pelage laisse aussi entrevoir des morceaux de chair. Par endroits, des tâches de sang contrastent avec le sol immaculé. Dix-neuf cadavres d’ovins gisent sur le sol. Six autres bêtes sont gravement blessées. Dans ce secteur, c’est la quatrième attaque de brebis en une semaine.
« Les brebis étaient gestantes », précise la FDSEA de Haute-Saône, dans un message sur Facebook. Une réunion de crise, prévue avant ce nouvel incident, a été présidée par la Préfète du département ce vendredi 15 janvier.
Les constats établis par les agents de l’Office français de la Biodiversité (OFB) pour les trois premières attaques conduisent à ne pas écarter la responsabilité du loup, compte tenu des caractéristiques de la prédation et des traces laissées par l’animal. Ces conclusions, qui pourront être renforcées par d’autres observations de terrain, ont permis d’engager le processus d’indemnisation des pertes subies par les éleveurs concernés.
La piste du grand canidé n'est pas écarté. La préfète réunira le comité départemental "Loup" rassemblant "les services de l'Etat concernés, les représentants de la profession agricole, des associations d'élus et de protection de la nature", mardi 19 janvier 2020, pour "faire le point sur la situation". Les services de l'Etat préconisent aux éleveurs "d'exercer une surveillance accrue et de rentrer leurs troupeaux en bergeries."
D’après la préfecture, sur les quatre élevages touchés, 54 animaux ont été tués et 2 ont été blessés. Le président de la FDSEA Emmanuel Aebischer a lancé une invitation le mercredi 20 janvier à la préfète pour se rendre dans les exploitations concernées par ces attaques.
Un sentiment de déjà-vu
Les attaques rappellent celles survenues cet été. Entre le 11 août et le 21 septembre 2020, 21 avaient été dénombrées : 9 dans les Vosges et 12 en Haute-Saône dans le secteur de Fougerolles. 20 ovins et 15 jeunes bovins avaient été tués.
La préfecture de Haute-Saône avait fini par autoriser des tirs de défense pour protéger les exploitations attaquées à plusieurs reprises, malgré des moyens de protection mis en en place. Un loup avait été abattu mercredi 23 septembre par un louvetier, sur une exploitation bovine du Val-d-Ajol (Vosges) déjà victime du prédateur.
Le loup est bien présent en Bourgogne-Franche-Comté, des attaques récentes ont eu lieu en Côte d’Or, Saône-et-Loire et peut-être dans le Jura près de Dole où un troupeau a été attaqué, 13 moutons et brebis sont morts fin novembre 2020 dans la réserve naturelle nationale de l'île Girard.