La fédération ADMR (aide à domicile en milieu rural) 70 propose un nouveau service aux habitants du nord-ouest de la Haute-Saône : une épicerie itinérante, qui peut aussi livrer des listes de courses. Salvateur pour les habitants qui ne peuvent pas conduire, dans une zone désertée des commerçants.
Les coups de klaxons, tonitruants, qui la précèdent, sont inratables. Dans les villages qu’elle traverse, le passage de l’épicerie ambulante de Francine De Paola est un événement. La camionnette se gare, et rapidement, l’épicière ouvre boutique. Les habitants, sortis de chez eux, paniers à la main, s’approchent de l’arrière du fourgon. Dans ses étagères : des légumes de producteurs locaux, des fromages du coin et d’ailleurs, des produits d’épiceries bien sûr, et même des produits d’hygiène.
Car ce camion, mis en place par la fédération ADMR (aide à domicile en milieu rural) 70, est un service destiné à lutter contre la désertification rurale. Dans les villages de la communauté de communes Hauts du Val de Saône où elle officie, tous les commerces locaux ont fermé. Seule subsiste la tournée d’une boulangerie. Alors sur le passage de la petite boutique, les passants sont ravis : "quand on a su que ce fourgon venait, ça a été un grand plaisir" confie un retraité, "on peut acheter en dépannage, et c’est aussi un lieu de rencontre où on peut discuter des potins du coin" ajoute, espiègle, une cliente.
C’est un moment de partage, les gens viennent, même si sur des petits villages ils ne sont pas forcément beaucoup, et ils prennent le temps de parler
Lancé le 2 septembre, ce projet est pour l’instant en phase de test. Pour l’instant, l’épicerie marque des arrêts réguliers, de 30 minutes, dans 14 des 48 communes de la communauté de communes, mais elle peut toutes les desservir. En effet, les habitants de la communauté de communes peuvent aussi faire leur choix dans les 200 références et quelques du catalogue du petit magasin, et transmettre leur liste de course à Francine de Paola, qui les livrera où qu’ils vivent sur le territoire.
Et l’expérience se déroule plutôt bien, avec des clients qui s’habituent peu à peu à ce nouveau service. "Chaque semaine, le bouche à oreille fonctionne très bien" confirme Francine de Paola "les personnes viennent petit à petit et s’habituent aux commandes". Pensé notamment pour les personnes qui ne peuvent pas conduire, en particulier les seniors qui ne prennent plus la voiture, le service est ouvert à tous. S’il continue sur sa lancée, sa tournée pourrait être élargie, et un magasinier pourrait même être engagé