Arnaque à la fausse convocation judiciaire par mail : "Quand on lit qu'on est accusé de pédophilie, c'est la panique"

Depuis cet été, de nombreuses personnes reçoivent de fausses convocations judiciaires pour des actes de pédopornographie ou de trafic sexuel dans leur boîte mail. Ce mercredi 8 décembre, la gendarmerie de la Haute-Saône lance l'alerte.

Il est possible que l'un de ces documents ait atterri dans votre boîte mail. Une convocation en justice pour des faits aussi graves que de la pédopornographie, de l'exhibitionnisme ou encore du trafic sexuel, le tout estampillé ministère de l'Intérieur ou Europol. 

Si c'est votre cas, ne paniquez pas : il s'agit d'une arnaque destinée à recueillir vos données personnelles. Les fraudeurs comptent sur la peur, la surprise ou le besoin chez les destinataires de faire preuve de leur innocence. C'est une technique d'hameçonnage, ou "phishing" en anglais. 

Dans une publication datée du mercredi 8 décembre, la gendarmerie de la Haute-Saône alerte sur ce vaste système d'arnaque et tente de rassurer la population. "Nous ne convoquons JAMAIS par mail, nous venons vous saluer en personne", clarifie-t-elle avec humour. 

Un avertissement nécessaire car la gendarmerie de la Haute-Saône reçoit régulièrement des appels à ce sujet depuis cet été. Une dizaine de personnes s'est même présentée à la gendarmerie pour clarifier la situation. Il suffit de jeter un œil au bas de la publication pour constater l'ampleur du phénomène : les commentaires de victimes de ces arnaques s'y entassent. 

"Mon cousin est parti en courant à la gendarmerie"

Céline, originaire de Pontarlier, en a reçu une dans sa boîte mail. "J'ai vraiment paniqué pendant quelques instants", souffle-t-elle. Elle qui travaille au ministère de la Justice trouve le vocabulaire employé plutôt précis. Elle réalise qu'il s'agit d'une arnaque en consultant les adresses mail inscrites dans la fausse convocation judiciaire. "Beaucoup de personnes n'arrivent pas à dissocier le vrai du faux. Par exemple, mon cousin est parti en courant à la gendarmerie. Il était vraiment paniqué alors qu'il n'avait rien à se reprocher."

C'est aussi les adresses mails qui ont fait tiquer Sonia. Elle était au travail quand elle a reçu la convocation. "On est tous habitués aux arnaques, mais quand on lit qu'on est accusé de pédophilie, c'est la panique", raconte la jeune femme, originaire de Seveux. Elle aussi a trouvé le document plutôt bien réalisé. Heureusement, elle sait que les instances officielles ne demandent jamais de cliquer sur un lien.

Christian, lui, dit avoir contacté la gendarmerie. Il lui arrive de consulter des sites pornographiques "comme tout le monde", et il était terrifié par l'idée d'avoir cliqué sur une vidéo par erreur, sans s'en souvenir. "Je n'ai pas vraiment réfléchi sur le coup, avoue-t-il. Il fallait absolument que j'aille à la gendarmerie pour clarifier ma situation, alors que je n'avais rien à me reprocher."

Tous saluent la publication de la gendarmerie de la Haute-Saône. "Tout le monde n'est pas forcément au fait de ce genre de procédés, comme les personnes âgées", indique Sonia. A l'avenir, si vous recevez un courriel de la sorte, signalez-le et passez votre chemin. 

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