Contrefaçon. Une gifle pour la prestigieuse marque de luxe Chanel. Administrée par la cour d'appel de Paris. De la part de la petite entreprise World Tricot, de Lure, en Haute-Saône.
Tout commence par un petit sous-traitant de Haute-Saône, à Lure. World Tricot est spécialisé dans la maille de luxe. Chanel décide de travailler avec cette entreprise. Une très belle histoire pour World Tricot. Avant d'être une société reconnue, c'est d'abord un atelier de réinsertion pour des femmes en grande difficulté.
Mais la belle histoire s'achève dès 2005. La fondatrice de World Tricot découvre une de ses créations dans une boutique du Japon. Sous la marque Chanel. Mais sans le moindre paiement à World Tricot. Démarre alors une longue bataille devant les tribunaux. La fin de la collaboration avec Chanel. Et la liquidation judiciaire de l'entreprise de Lure.
Contrefaçon indiscutable
Aujourd'hui, la cour d'appel de Paris donne raison à World Tricot et à sa fondatrice, Carmen Colle. En des termes sans équivoque : "De la comparaison visuelle de l'échantillon modèle original versé aux débats et de la veste aux crochets Chanel, il résulte que le motif de la veste constitue une copie servile de l'échantillon appartenant à la société World Tricot".
Carmen Colle a fondu en larmes en apprenant la décision. L'indemnité de 200 000 euros que devra verser Chanel sera sans doute bien utile pour redémarrer une activité.
De son côté, Chanel se réserve le droit de se pourvoir en cassation. Un recours qui n'est pas suspensif : Chanel devra payer la somme décidée par les juges.