Depuis l'annonce lundi du ministre de la santé sur la vaste opération de dépistage dans les Ephad, les politiques s'interrogent sur la manière de mettre en place ces tests. C'est le cas notamment en Haute-Saône.
Casser la chaîne de contamination, c'est un souhait prioritaire des personnels soignants dans les Ephad et les résidences pour séniors. La vaste opération de dépistage annoncée en début de semaine par Olivier Véran, le ministre de la Santé est une réponse que beaucoup attendait mais concrètement comment la mettre en oeuvre ?
Faire du sur-mesure
Pas question à priori de généraliser ces tests aux 7.500 Ehpad que compte la France. Il va sans doute falloir faire du sur mesure.
En Haute-Saône, les laboratoires départementaux devraient venir prêter main forte aux hôpitaux du département. En effet, un décret publié dimanche 5 avril autorise les préfectures à réquisitionner les laboratoires de recherche publique pour procéder à ces tests.
Il est ainsi envisagé sur le territoire haut-saônois, dans un premier temps, de faire venir le personnel de laboratoire sur le site hospitalier afin de donner un coup de main aux soignants de l'établissement. Puis dans un second temps, les examens pourront être pratiqués dans les laboratoires eux-même pour assurer une meilleure cadence.
Mais cette mise en place nécessite de trouver le personnel adéquat pour pratiquer les prises de sang et de disposer du matériel nécessaire à sa mise en oeuvre. Pour l'instant donc pas de calendrier mais Yves Krattinger, le président du conseil départemental aimerait dans l'idéal "tester tous les résidents des Ephad avec une priorité donnée aux établissements qui comptent déjà des décès liés au Covid-19".
Un suivi au jour le jour
La Haute-Saône compte 29 Ephad soit 2167 résidents et plus de 1100 agents pour les accompagner au quotidien.
Sur ces 29 établissements, 6 d'entre eux ont eu à faire face ces dernières semaines à des cas mortels de Covid-19. On dénombre 24 décès attribués au virus (tests pratiqués) et 23 décès suspectés d'avoir été provoqués par ce même virus. Le département en lien avec la préfecture de Haute-Saône a mis en place un système de suivi très rigoureux des Ephad avec une alerte rouge pour les établissements qui connaissent des cas mortels de Covid, une alerte jaune lorqu'un cas ou deux sont déclarés et un voyant vert qui signifie pas de présence du virus pour l'instant.
Séparer résidents sains et ceux porteurs du virus ?
C'est la proposition faite par le député du Jura Jean-Marie Sermier ... Sortir les résidents sains pour les protéger "malgré les mesures de confinement rigoureuses et les précautions multiples, lorsqu’un premier résident est infecté, il est difficile de stopper le virus"... La solution serait donc de tester les résidents et ceux qui ne sont pas porteurs du Covid seraient en quelque sorte évacués pour un autre établissement ou un hôtel réquisitionné. L'élu du Jura propose même de mettre les internats de lycées à disposition si besoin. "C'est juste du bons sens ajoute Jean-Marie Sermier quand on arrive plus à contrôler le virus avec des niveaux d'infection de l'ordre de 30%."
Dans le Jura, nous précise-t-il, 10% des Ephad connaissent actuellement un niveau de contamination élevé.