Le loup est-il présent en Haute-Saône depuis quelques jours ? Est-ce l'auteur d'attaques dans des exploitations agricoles ? Deux nouvelles victimes sont à déplorer, tuées avant le week-end, à Fougerolles. L'agriculteur concerné nous explique.
Nous vous en parlions vendredi 28 août. Plusieurs attaques sur des troupeaux ont eu lieu ces derniers jours en Franche-Comté, et plus particulièrement en Haute-Saône. Des exploitants ont perdu deux agnelles et une génisse mercredi, près de Fougerolles.Dans la nuit de jeudi à vendredi 29 août, mais aussi la veille, deux génisses de six mois ont été tuées dans une nouvelle exploitation agricole, située cette fois-ci à Fougerolles même.
Nicolas Fleurot, gérant du GAEC de la Combeaute, a découvert un cadavre de génisse dans son champ. "Hier, j'ai été nourrir mes jeunes animaux. Ils sont âgés de six mois à 1 an. Il y avait un animal mort, éviscéré dans la pâture" nous a-t-il confié, tout en précisant : "J'ai rentré mes animaux dans le bâtiment pour ne pas subir une nouvelle attaque. Il est fermé sur trois côtés et ouvert sur le côté alimentation. L'animal est finalement entré dans la nuit et a attaqué une autre bête. J'ai remarqué tout de même que le loup, ou le chien je ne sais pas, avait attaqué les plus jeunes animaux du lot".
"Je n'y croyais pas trop"
L'agriculteur a immédiatement contacté l’Office Français de la Biodiversité (OFB) pour signaler les attaques ainsi que la gendarmerie qui s'est rendue sur place pour constater les faits. "A chaque fois, l'animal a été tué au cou, bien étranglé, puis éviscéré et mangé au niveau de la cuisse" détaille l'exploitant agricole du GAEC de la Combeaute. C'est la première fois que ce dernier subit des attaques de troupeau.Il ajoute : "On en discutait hier avec un collègue, mais je n'y croyais pas trop... Quand ça t'arrive tu te poses des questions tout de même. C'est un peu triste. Ce qui étonne un peu tout le monde finalement, c'est que mon exploitation est située près d'habitations et proche de l'usine." L'agriculteur se demande désormais comment protéger ses animaux, alors que le prédateur a attaqué à l'intérieur de son exploitation.
Nicolas Fleurot a également contacté ses collègues agriculteurs, victimes eux aussi d'attaques, quelques jours auparavant. Quatre caméras ont été posées sur l'exploitation de Joseph Lopes cette semaine, qui a lui aussi perdu deux animaux, dans le but d'essayer d'identifier le prédateur. Joseph Lopes a bien vu un animal ressemblant à un loup rôder près de son exploitation mais impossible de savoir si c'est vraiment lui.
Pour le moment, les investigations sont en cours pour confirmer la présence du loup dans ce secteur. La préfecture de Haute-Saône nous a confirmé ces attaques et précise "qu'un grand canidé est manifestement à l’origine de ces attaques. Il est aujourd’hui impossible d’affirmer s’il s’agit d’un loup ou d’un grand chien. L’expertise et le processus d’indemnisation sont engagés."
Ce dimanche matin, une photo a été prise de l'animal à Fougerolles. Elle va être analysée pour savoir si oui ou non il s'agit d'un loup. Une réunion avait également lieu entre les agriculteurs, la chambre d'agriculture, le syndicat agricole, et des représentants de l'état pour essayer de trouver des solutions pour protéger les génisses et autres bêtes d'élevage.
Reportage Frédéric Buridant et Antoine Laroche et Pascal Gomez. Avec Nicolas Fleurot, Eleveur de bovins Joseph Lopes Eleveur de brebis Thierry Chalmin Président de la Chambre d'Agriculture de Haute-Saône