Ces derniers jours, plusieurs centaines de kilos de champignons, illégalement ramassés, ont été saisis par les forces de l'ordre. Une quinzaine de ressortissants roumains ont été placés en garde à vue. La justice recherche désormais le commanditaire derrière ces cueillettes massives.
24 kilos de champignons le 21 octobre, 265 de cèpes le 25 et 95 kilos trois jours plus tard, le 28. Ce sont les quantités, impressionnantes, de champignons illégalement cueillis que les gendarmes et les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ont saisi au cours des derniers jours. Des quantités, parfois associées à des sommes d'argent, notamment 900 euros le 23 octobre, et même, des bons de commandes. Toutes, dans un secteur de quelques kilomètres du nord de la Haute-Saône, dans les environs de Fougerolles.
A n'en pas douter, un trafic illégal de champignons est en cours dans la zone. C'est en tout cas la conviction du procureur de la République, Emmanuel Dupic. "C'est une structure organisée, puisqu'ils connaissent les lieux de collecte" explique-t-il "il y a un organisateur que nous sommes en train d'identifier".
Jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende
Une filière, structurée autour d'un commanditaire et d'un receleur, serait donc la raison pour laquelle, pour la première fois, des campements illégaux de cueilleurs de champignons ont fait leur apparition dans les bois du nord de la Haute-Saône. Alors que ce phénomène se produisait d’habitude plutôt dans le secteur de Poligny, dans le Jura, plusieurs dizaines de cueilleurs venus de Roumanie avaient installé des abris de fortune dans les bois, notamment aux alentours de Fougerolles. Des campements, qui ont donné lieux à des tensions, notamment avec les locaux, qui ont vu leurs lieux de cueillette habituels envahis par une cinquantaine d'inconnus venus massivement récolter les champignons.
Or, le code forestier règlement la cueillette de ces champignons. Les particuliers ne sont autorisés à cueillir que cinq kilos. Les contrevenants risquent une amendent de 750 euros. Dans le cas des cueilleurs arrêtés, ils encourent jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende pour participation à une "entreprise organisée en vue de la revente".
Selon le procureur de la République de Haute-saône, "on estime la revente à trois euros le kilo". Il s'agit donc désormais de déterminer qui dans la région profite de ce trafic "on travaille à identifier les personnes qui achètent et écoulent ces champignons".