"Un avion militaire génial, mythique", le C-160 Transall fait sa tournée d'adieu de la Haute-Saône à la Corse

L’un des fleurons de l’aviation française, le C-160 Transall sera visible à la base aérienne BA 116 de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône) mercredi 23 mars. Après 59 ans de bons et loyaux services pour l’Armée de l’air, l'avion tire sa révérence.

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Le C-160 Transall, un appareil de transport de troupes militaires utilisé pendant des décennies aux quatre coins du globe a entamé sa tournée d’adieu. Un périple long de trois semaines qui verra l’engin survoler 24 villes de métropole, dont la base aérienne 116 de Luxeuil-les-Bains en Franche-Comté. 

"Le Transall est un emblème de l’aviation. Dès que les Forces armées françaises se déplacent loin du territoire national il est normal de le voir passer" rappelle Olivier Le Galudec, ancien contrôleur aérien, passionné d’aviation, "cet hommage me semble logique. C’est une belle façon de lui dire au revoir, de saluer aussi tout ceux qui ont travaillé à bord de cet avion pendant des années".  

Un avion Franco-Allemand

Imaginé à la fin des années 1950 pour remplacer les modèles Nord Atlas de l’Armée, le Transall est le fruit d’une collaboration franco-allemande : c’est le consortium Transport Allianz qui se charge de la production en France, à Bourges, et en Allemagne, à Brême et Hambourg. A l’époque, l’engin est vite présenté comme révolutionnaire : il peut transporter jusqu’à 16 tonnes de fret sur une distance de 1.720 kilomètres ou supporter un point total de 8 tonnes sur plus de 4.000km. 

"C’est un avion génial, il est mythique" n’hésite pas à le qualifier le journaliste Franc-comtois Jean-Dominique Merchet. Spécialiste des questions militaires, il a voyagé à plusieurs reprises à bord du C-160 en Afghanistan, notamment : "Quand on aime l’aviation on ne peut que l’admirer. C’est un vrai avion militaire, il sent l’avion" dit-il.

"A l’intérieur c’est inconfortable certes, on ne voit pas grand chose avec de tout petit hublots mais on s’y sent en sécurité. On est attachés sur de petits sièges en toile et en général quand on s’installe à bord, on dit souvent qu’il n’y a que eux températures, trop chaud ou trop froid !" plaisante-t-il. 

Fleuron de l’aviation moderne, le Transall fait rapidement ses preuves en Europe et ailleurs à partir de 1963, date de sa première production : plusieurs pays dont la France, l’Allemagne, la Turquie et l’Afrique du Sud décident de se doter du nouvel appareil.

Jusqu’en 1972, 169 appareils sont produits, dont 50 pour l’Armée de l’Air. Avec ses 5 600 chevaux et ses 40 mètres d’envergure, il sera de toutes les opérations militaires, en Afghanistan, dans les Balkans, et même plus récemment au Mali.  

"Tous les militaires le connaissent"

"Il n’y a pas un seul miliaire français qui ne le connaisse pas" explique Jean-Dominique Merchet, "Tous les parachutistes ont déjà sauté à bord de cet avion. C’est une référence, un avion tactique, un avion qui est fait pour faire la guerre , capable de voler très bas, de faire des manoeuvres évasives" décrit le journaliste de l’Opinion.  

Mais après des décennies de bons et loyaux services, il est temps pour le Transall de prendre sa retraite. Progressivement remplacé par d’autres avions comme le C-130 ou l’A400M, il ne sera plus du tout utilisé par l’Armée de l’air en 2022. "Le premier C-160 a été produit au début des années 60, le dernier en 1984, et on les utilise encore aujourd’hui. Il faut bien se rendre compte de la longévité de cet appareil" souligne justement Olivier Le Galudec. "Aujourd’hui utiliser une voiture 10 ans, même de très bonne qualité, cela nous paraît beaucoup. Alors imaginez un avion de 40 ans d’existence. C’est l’un des fleurons de l’Armée de l’air". 

Une tournée, puis les musées

Comme nombre de ses amis spotters membres de l’association "Les Décrypteurs de courbes aériennes", Olivier a eu plusieurs fois l'occasion d’approcher et de photographier le Transall : "C’est toujours un moment magique, le voir se poser, c’est impressionnant. On parle souvent des avions de chasse mais il ne faut pas en oublier les avions de transport, eux aussi prisés des amateurs d’aviation. Le Transall sera forcément regretté dans les meetings". 

Parée des ses plus belles couleurs bleu, blanc et rouge, le C-160 Transall doit parcourir 24 villes de France avant de faire définitivement ses adieux à l’Armée. Il passera dans le ciel de Haute-Saône mercredi 23 mars.

Plusieurs modèles devraient ensuite être exposés dans différents musées : à Toulouse et au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget notamment.


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