La commune de Champagney en Haute-Saône fait face à la présence de sangliers dans les rues et les jardins. Pour limiter les dégâts, des tirs de nuit ont été mis en place pour tenter de repousser ces animaux sauvages.
“La peur s’était emparée des citoyens” témoigne Marie-Claire Faivre, maire de Champagney (Divers gauche). Depuis quelque temps, les habitants du village de Haute-Saône sont obligés de cohabiter avec des sangliers. Une situation intenable, car ces animaux sauvages détruisent une grande partie des jardins, s’attaquent aux poubelles, démontent les clôtures, etc.
Après plusieurs plaintes, la maire de Champagney et l’ACCA (association communale de chasse agrée) ont décidé de faire appel à un lieutenant de louveterie. Ce dernier est mandaté par la préfecture. Il réalise des tirs de nuit dans la commune pour tenter de repousser les sangliers.
Une situation complexe à régler
La présence de ces animaux sauvages sur la commune s’explique par plusieurs raisons. “Avant, on mettait du maïs dans les bois, donc les sangliers avaient à manger, mais à 500 euros la tonne de maïs, on n’a plus les moyens. Alors, ils viennent en ville, et ils trouvent à manger, donc ils restent”, raconte le président de l’ACCA, Jean-Claude Brouillard. Le chasseur met aussi en avant certains comportements problématiques : “les habitants n’entretiennent pas tous leurs jardins, ce qui attire les sangliers, les poubelles sur les trottoirs sont aussi un problème” ajoute-t-il.
Le lieutenant de louveterie est la seule personne agréée à pouvoir réaliser ces tirs de nuit. “C’est extrêmement dangereux de tirer en plein village, d’autant plus la nuit, mais on a eu les formations adaptées” explique Thierry Salvador qui a réalisé bénévolement cette mission. Le professionnel travaille conjointement avec le président de l’ACCA. Ce dernier connaît bien le territoire et joue le rôle d’éclaireur pendant les interventions.
Concrètement, le lieutenant de louveterie intervient à partir de 22h : “On tourne toute la nuit dans la commune et on cherche les sangliers” raconte-t-il. Il y a ensuite deux manières de procéder : “Si on voit une laie (femelle sanglier) avec de très jeunes petits, on tire par terre pour les effrayer et faire partir les bêtes. Mais s’il y a des petits de 25-30 kilos, on tire sur un des petits, comme ça la mère emmène sa progéniture et s’en va. Il ne faut surtout pas tuer la mère parce que sinon les petits restent” précise Thierry Salvador.
Ce n'est pas agréable, mais il faut le faire sinon ils restent
Thierry SalvadorLieutenant de louveterie
Quatre animaux “prélevés” cet été
Au total, 58 rondes ont été effectuées entre la fin du mois de juin et la mi-août. Durant ces interventions, quatre sangliers ont été prélevés, c'est-à-dire tués, par le lieutenant de louveterie. “Il y a du mieux, mais la situation n’est pas encore réglée, j’ai encore une dizaine d’individus qui font des dégâts dans le village” témoigne la maire de Champagney. C’est pour cette raison que le 22 août 2024, l’élue a fait une nouvelle demande d’intervention auprès de la préfecture, elle n’a pour l’heure pas encore été acceptée.