Des dégradations ont été commises dans le complexe sportif de Gy (Haute-Saône) dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 février 2024. Les auteurs, de jeunes adolescents, ont été identifiés sur les images de vidéoprotection. La maire de la commune ne cache pas sa colère et interpelle les parents.
"C'est moi qui gère la page Facebook de la ville, et d'habitude, je ne signe pas mais là..." Christelle Clément ne décolère pas. La maire de Gy (Haute-Saône) a voulu frapper les esprits en interpellant ses administrés ce lundi 26 février 2024 sur les réseaux sociaux de la petite commune de 1000 habitants.
Dans la journée de dimanche, puis dans la nuit de dimanche à lundi, des adolescents ont commis des dégradations dans le complexe sportif. Pas de casse mais au moins cinq jeunes ont notamment vidé des extincteurs dans les locaux et pris du matériel appartenant à des associations. C'est un agent technique qui a constaté les dégâts lundi matin. Une plainte a été aussitôt déposée à la gendarmerie. "Les jeunes tr... d. c.. d'une quinzaine d'années ont été identifiés par la vidéoprotection, s'emporte l'élue, révoltée, dans son communiqué. Eh oui, en plus ils ne sont même pas malins !"
"On ne peut pas dire qu'on ne fait rien pour eux !"
14 caméras de vidéosurveillance ont en effet été installées depuis plusieurs années aux abords de l'Hôtel de ville, de l'école et du gymnase. Le dispositif va même être prochainement étendu aux entrées de ville avec 13 caméras supplémentaires. "Mais ce qui me fait bondir surtout, c'est que ce sont des collégiens, confie Christelle Clément à France 3 Franche-Comté. Que font des jeunes de cet âge-là dehors à 4h du matin ?" L'élue pointe directement la responsabilité des parents.
Non seulement, j'ai envie de passer une soufflante aux gamins mais clairement, je vais aller voir leurs parents et me fâcher avec eux.
Christelle Clément, maire de Gy (Haute-Saône).
Bien sûr, explique-t-elle, les communes rurales n'échappent pas à la petite délinquance. Comme les autres, Gy est elle aussi confrontée au trafic de stupéfiants. Mais rien à voir avec les incidents du week-end. "On est dans une commune relativement préservée, c'est-ce que me fait enrager d'autant plus, ajoute Christelle Clément. On a la chance d'avoir des associations et des clubs sportifs dynamiques. On est bien pourvus en termes d'équipements qui sont tout le temps accessibles. On a inauguré un skate park qui était un projet du Conseil des jeunes. On ne peut pas dire qu'on ne fait rien pour eux !
Christelle Clément est maire de Gy depuis 2008. C'est son troisième mandat. Directrice adjointe d'un CFA à Besançon, elle mise toujours sur la pédagogie et souhaite que les jeunes pris en faute effectuent des travaux d'intérêt général pour la commune. "Je ne suis pas du genre à baisser les bras, assure-t-elle. Mais il n'y a plus de limites, plus de cadre. C'est une question d'éducation civique. Les gens ont perdu le sens du collectif. Ils ont beaucoup d'exigences mais oublient la contrepartie." Un message fort dont elle espère qu'il sera entendu par tous les habitants.
En attendant, le coup de gueule de Christelle Clément a visiblement porté ses fruits. Mercredi 28 février 2024, des familles d'enfants identifiés sur les images de viédosurveillance se sont présentées en mairie, une autre en gendarmerie. Le conseil municipal devra décider s'il maintient ou non la plainte déposée.