Près de trois semaines après le rendu du jugement, le délai d'appel touche à sa fin pour Christophe Blind. Et son avocat a assuré qu'il n'interjecterait pas de recours : "Mon client n'a pas relevé appel de la décision rendue", a-t-il déclaré à France Bleu Belfort-Montbéliard.
Après la décision de la cour d'appel de Vesoul, l'avocat de l'accusé, Julien Dami Le Coz, avait contesté la préméditation retenue par le ministère public. "De 1990 au 4 juillet 1994, jusqu'à quelques secondes avant les faits, Sylvain Dieterich a imposé à Christophe Blind des actes à caractère sexuel", a-t-il soutenu.
Il maintenait également que la victime exerçait une "ascendance" sur son meurtrier ce qui est faux, d'après la famille de Stéphane Dieterich. Regrettant une peine "assez lourde" à l'énoncé du verdict, l'avocat de la défense s'était réservé la possibilité d'interjeter appel, ce qu'il ne fera pas.
Des aveux à la limite de la prescription
Stéphane Dieterich, âgé de 24 ans au moment des faits, avait été tué dans la nuit du 4 au 5 juillet 1994. Son corps, lardé de onze coups de couteau, avait été retrouvé dans un bois, à Essert, une commune voisine de Belfort.
A l'époque, Christophe Blind avait été placé en garde de vue, figurant parmi les nombreuses pistes explorées par les enquêteurs. Le jeune homme, qui apparaissait comme l'une des dernières personnes à avoir vu la victime vivante, avait toutefois été mis hors de cause par une ordonnance de non-lieu rendue en octobre 2001. La famille avait fait appel de cette décision, qui avait été définitivement confirmée en 2003 par la Cour de cassation.

Stéphane Dieterich a été retrouvé poignardé le 5 juillet 1994 près de Belfort.
Mais en 2013, l'affaire connaît un rebondissement : des scellés non exploités sont analysés grâce aux avancées techniques. Un rapport d'expertise a entraîné la saisine d'un juge d'instruction en février et l'enquête a été relancée, quelques mois avant que les faits soient prescrits.
Deux émissions de télévision consacrées à ce meurtre non élucidé, ainsi que l'activité de la famille pour faire vivre la mémoire de Stéphane Dieterich, ont suscité aussi de nouveaux témoignages.
En décembre 2015, Christophe Blind a de nouveau été placé en garde à vue et a fini par avouer être l'auteur de cet homicide avant d'être mis en examen pour meurtre et écroué. La chambre de l'instruction a ensuite requalifié les poursuites en assassinat, comme l'avait requis le parquet.