"Au même endroit, au même moment" : une deuxième plainte déposée en Haute-Saône, après qu'un camion ait reçu une balle perdue

Grosse frayeur pour un transporteur routier le lundi 25 septembre, tôt le matin : près de Vesoul en Haute-Saône, son camion a reçu une balle perdue. Le lendemain, une deuxième plainte a été déposée : une conductrice, passée au même endroit, a un étrange impact sur sa voiture.

Mise à jour : les enquêteurs se dirigent maintenant vers l'hypothèse d'un chantier voisin

"J'ai pris une balle perdue". Vincent Tragel est encore sous le coup de la sidération. Près de Vesoul (Haute-Saône), à la sortie de Noidans-lès-Vesoul, dans la cote d'Andelarre, le lundi 25 septembre vers 3 heures du matin, ce routier roulait en direction de Dijon, lorsque son camion a fait les frais d'une balle perdue. 

"Sur le coup, ça a fait une grosse explosion, comme si j'avais un pneu qui m'éclatait dans les oreilles" raconte le gérant de la société BT France. "Et tout à coup, il y avait un gros trou dans mon pare-brise, et j'avais plein de verre sur moi". La vitre de la porte conducteur a volé en éclats. 

"Je me suis arrêté un peu plus loin, et j'ai appelé le commissariat" se souvient le chauffeur. "La balle a traversé le pare-brise et est ressortie par la vitre conducteur, elle a dû passer à 10 cm de mon visage". Le trou, net, dans le pare-brise, laisse présager un gros calibre. "J'aurais pu la prendre en pleine tête" souffle-t-il.

Le chauffeur routier a porté plainte, et veut médiatiser sa mésaventure : "moi, ça n'a pas été mon jour, mais demain, ça sera peut-être un autre". Mais Vincent Tragel reste philosophe : "je suis chef d'entreprise, j'aime autant que ça m'arrive à moi qu'à un de mes chauffeurs."

Des braconniers nocturnes ?

Les soupçons se porteraient sur un tir de chasse illégale : "c'est venu de la droite, mais ce n'était pas tiré de tout près parce que c'est un fossé, les policiers pensent que c'est à distance" explique Vincent Tragel "les balles de chasse, apparemment ça va jusqu'à deux kilomètres". "Ils pensent que je me suis fait tirer dessus par des braconniers, qui chassaient la nuit".

Le secteur serait connu pour être un "coin à braconnage", selon certains habitants du secteur, notamment en raison de sa forte population de sangliers. "C'est surprenant à cet endroit" tempère Michel Dormoy, président de la fédération de chasse de Haute-Saône. "C'est une zone périurbaine, quand on tire la nuit, tout de suite ça s'entend". Il n'exclut cependant pas que des braconniers aient pu y sévir.

Une multiplication du braconnage en Haute-Saône

Le président de la fédération de la chasse en Haute-Saône le reconnaît : "on a vraiment une recrudescence du braconnage, dû au manque de surveillance, lui-même dû au sous-effectif qu'on a dans le département". "On a beaucoup plus d'appels de responsables de chasse, ajoute Michel Dormoy, qui signalent des traces dans les prairies, ou des animaux morts le long des routes, que les braconniers n'ont pas pu lever".

Selon lui, les braconniers sévissent en effet bien souvent de nuit : ils "arrosent les champs de leurs phares" et "sortent du véhicule et font des tirs".

Une deuxième plainte déposée 

Une deuxième plainte a été déposée ce mardi 26 septembre, par une conductrice, dont le capot et le pare-brise ont reçu un impact sur la même route, "au même endroit, au même moment". "Vers 3 heures", soit une dizaine de minutes avant le camionneur, dans le sens inverse, "je partais au travail parce qu'on fait des heures supplémentaires à Stellantis" raconte l'automobiliste.

"Il y avait une assez grosse pierre sur la route, ça m'a fait freiner, et puis, après, j'ai vu un truc arriver au loin, c'était un peu orange, et ça m'a pété le pare-brise" raconte-t-elle. "Ça venait d'assez loin et d'assez haut". "Je pensais à une pierre, mais je ne voyais pas d'où ça venait, il n'y a pas de pont ni rien"

En découvrant les mésaventures de Vincent Trajel, elle a décidé de porter plainte. Les traces d'impacts laissés sur sa voiture ne permettent pas de se prononcer en l'état sur la nature de l'objet qui l'a percutée.

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