Un Franc-Comtois, membres du groupuscule particulièrement menaçant envers Emmanuel Macron, a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. Un autre a été relaxé devant le tribunal correctionnel de Paris ce vendredi 17 février. Explications.
Au terme de trois semaines de procès, le tribunal correctionnel de Paris a finalement relaxé 9 des 13 membres du groupuscule d'ultradroite des "Barjols", ce vendredi 17 février. Parmi eux se trouvait un Haut-Saônois de 40 ans. Jonathan D., un Belfortain de 39 ans, a quant à lui, été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour détention et cession d’armes de catégorie C.
Trois autres membres ont été condamnés pour association de malfaiteurs terroriste, à des peines de un à trois ans ferme et un quatrième à du sursis pour détention illégale d'arme. Jean-Pierre B. a écopé de 4 ans de prison, dont 1 an avec sursis, Mickaël I. à 4 ans, dont 2 ans avec suris et David G. à 3 ans, dont 2 ans avec sursis.
La juridiction a estimé qu'il existait bien des "actes préparatoires" en lien avec un projet d'assassinat du président Emmanuel Macron en 2018 pour trois prévenus. En revanche, le tribunal a conclu qu'il ne pouvait condamner les autres prévenus pour les desseins "d'action violente" visant des élus, des mosquées et des migrants qui leur étaient reprochés. Durant leur procès, les membres des Barjols ont nié toute réelle intention de tuer Emmanuel Macron.
Des réunions alcoolisées aux accents paramilitaires
Les trois semaines de procès en janvier ont décortiqué les vies cabossées de ces 11 hommes et deux femmes issus de la France rurale, leurs réunions très alcoolisées aux accents paramilitaires et leurs échanges sur les réseaux sociaux où transparaissaient la crainte d'une "guerre civile" causée par les migrants, leur aversion pour Emmanuel Macron et leur aspiration désordonnée à renverser les institutions.
Aucun de leurs projets n'a connu de début d'exécution et, tout au long des débats, a plané la question de la dangerosité réelle des prévenus, inconnus de la justice - à une exception près - et poursuivis pour une "association de malfaiteurs terroriste" décriminalisée à l'issue de près de quatre années d'enquête.
En requérant six peines de prison ferme - allant jusqu'à cinq ans -, autant de peines avec sursis et une relaxe, la procureure antiterroriste avait admis que leurs projets d'actions violentes n'étaient pas "tous aboutis" mais a jugé leur menace "bien réelle". De son côté, la défense avait dénoncé une "farce", un "fiasco judiciaire" ou un "voyage en absurdie" qui aurait dangereusement étendu la notion de terrorisme en l'appliquant à "13 hommes en colère" dont le seul dénominateur commun serait "la misère sociale" et l'adhésion aux "gilets jaunes", en pleine éclosion au moment où cette affaire avait éclaté.
La peine la plus lourde a été prononcée contre un sexagénaire mosellan, Jean-Pierre Bouyer, qui avait confessé sur Facebook en 2017 son "envie de tuer" en évoquant Emmanuel Macron, "petit dictateur pubère hystérique".
>> Avec AFP