Statue de Victor Hugo peinte en blanc : les deux étudiants d'extrême-droite condamnés à 140 heures de travail d'intérêt général

Théo G. et Etienne M., deux militants d'extrême-droite, ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Besançon à 140 heures de travail d'intérêt général. Ils avaient dégradé une statue de Victor Hugo en novembre dernier car ils la trouvaient "trop noire".

Le procès de deux jeunes militants d’extrême-droite francs-comtois, Théo G., 22 ans, et Etienne M., 20 ans, s’est soldé par une condamnation ce vendredi 17 février. Les deux prévenus de 20 et 22 ans ont été reconnus coupables des faits reprochés. Ils ont été condamnés à 140 heures de travail d'intérêt général à exécuter, à exécuter dans un délai de 18 mois.

En cas de non-exécution de cette condamnation, ils seront obligés de purger une peine de 3 mois de prison. Ils devront également payer des dommages et intérêts à la municipalité et aux associations "SOS Racisme" et "La maison des potes maison de l'égalité", constituées parties civiles dans cette affaire. Ils écopent aussi d'une peine d'inéligibilité de deux ans.

"Je veux lire les motivations du jugement"

Anne Vignot a réagi après le délibéré. Elle s'est dit extrêmement déçue. Elle se réserve le droit de faire appel de cette décision, en deçà des réquisitions de la procureure Claire Keller qui avait réclamé 12 mois de prison avec sursis.

"Exprimer une idéologie aussi gravissime est insoutenable. On est dans une période clé. J'entends que la justice a convenu d'une forme d'irresponsabilité. Je veux lire les motivations du jugement", a-t-elle expliqué, tout en précisant : "Ce sont des personnes qui se sont exprimées en faveur du suprémacisme blanc. C'est une atteinte aux valeurs républicaines que je défendrai toute ma vie".

La réaction de la maire de Besançon :

"C'est une peine avec une valeur pédagogique importante qui sera effectuée sans difficulté. Je pense que ces jeunes ont bien compris ce qu'ils ont fait", a déclaré quant à elle l'avocate d'Etienne M., seul prévenu présent au moment du délibéré.

"Écrire quelque chose qui va choquer et faire parler" 

Pour rappel, la salle était comble le 27 janvier dernier lors du procès en correctionnelle des deux étudiants, dont l'action de vandalisme avait fait grand bruit en novembre 2022. ll faut dire que le symbole est fort et l'acte perpétré particulièrement choquant.

Théo G. et Etienne M., alors membre du mouvement d'extrême-droite La Cocarde Étudiante et du Rassemblement National pour le dernier, avaient eu l'idée de peindre à la bombe blanche le visage et les mains de la statue de Victor Hugo située devant la mairie de Besançon. Ils jugeaient la statue "trop noire", après une rénovation diligentée par la Ville de Besançon. Ils y avaient également accroché une pancarte raciste où Théo G. avait inscrit au marqueur : "White Power" et une croix celtique. 

► À lire aussi : Statue de Victor Hugo peinte en blanc : relire le déroulé de l'audience du 27 janvier

"Je me suis dit, la statue est vraiment marron, on va mettre un coup de peinture", avait-il détaillé devant la cour, à voix plutôt basse mais assurée. Tout en niant le caractère raciste, avec de l'aplomb, mais sans réussir à convaincre : "Je me suis dit qu’on allait écrire quelque chose qui va choquer et faire parler. Y’avait rien de raciste. J’ai rajouté la croix celtique parce que je suis parti dans mon délire. Ça représente l’unité nationale".

« La motivation raciste ne fait aucun doute »

Anne Vignot, maire de Besançon, avait été appelée à la barre. "La motivation raciste ne fait aucun doute", avait-elle dit. Béatrice Soulé, veuve de l’artiste Ousmane Sow et agente artistique, a également considéré cet acte comme "purement raciste".

Il y a un moment, il faut appeler un chat un chat. Repeindre une statue en blanc, inscrire des symboles nationalistes dessus, une œuvre d’un artiste noir… Ça ne laisse que peu de place à l’interprétation.

Avocat de la Ville de Besançon

Claire Keller, procureure de la République, avait requis douze mois d'emprisonnement avec un sursis probatoire de deux ans. Elle réclamait aussi un travail d'intérêt général et sollicitait une privation du droit d'éligibilité pendant un délai de 5 ans. 

L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Bourgogne-Franche-Comté
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité