A la suite de sa comparution immédiate mardi 30 novembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny, l'ancien judoka Alain Schmitt a été relaxé.
Place à la justice populaire. Après que son compagnon et ancien entraîneur Alain Schmitt a été relaxé mardi 30 novembre par le tribunal correctionnel de Bobigny, la judokate Margaux Pinot a investi les réseaux sociaux pour faire valoir sa version des faits.
L'entraîneur avait été arrêté dimanche, vers 2 heures du matin et placé en garde à vue pour des suspicions de violences conjugales survenues dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 novembre au domicile de l'athlète, au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis.
"J'ai cru mourir"
Sur ses réseaux sociaux (Instagram et Twitter), la judokate a posté ce mercredi 1er décembre une photo d'elle après les faits (attention, les images peuvent choquer). On la voit le visage tuméfié et plein de coups.
Dans la publication qui accompagne la photo, elle y décrit sa nuit du 27 au 28 novembre. "J'ai été insultée, rouée de coups de poings, ma tête a été frappée au sol à plusieurs reprises. Et finalement étranglée."
"J'ai cru mourir, j'ai réussi à m'enfuir pour me réfugier chez mes voisins qui ont immédiatement appelé la police", poursuit-elle. Margaux Pinot donne également des informations sur son état. "J'ai plusieurs blessures dont une fracture au nez et 10 jours d'Interruption temporaire de travail."
Voir cette publication sur Instagram
Se rendre justice
La publication sur Instagram ainsi que les quelques tweets publiés sur son compte font suite à la décision prise par le parquet de Bobigny mardi 30 novembre dans la soirée. A coups de séries de questions rhétoriques, Margaux Pinot s'indigne de la décision prise par la justice.
Que vaut leur défense calomnieuse face à mes blessures, et le sang jonchant le sol de mon appartement ? Que manquait-il ? La mort au bout, peut-être ?
Margaux Pinot, judokateTwitter, le 1er décembre 2021
Le soutien de ses coéquipiers
Retweeté plus de 11 000 fois, sa publication n'a pas tardé à susciter des réactions. Le judoka français Teddy Riner s'est notamment exprimé, en apportant son soutien à Margaux Pinot.
Nous sommes tous profondément touchés par ce que vient de subir notre coéquipière Margaux Pinot et nous lui apportons tout notre soutien. Que faut-il faire pour que les victimes soient entendues ? Que les agresseurs soient reconnus coupables ? https://t.co/xzxgPViDFb
— Teddy Riner (@teddyriner) December 1, 2021
Quelques heures plus tôt, sa coéquipière Clarisse Agbégnénou, médaillée d'or des derniers Jeux Olympiques de Tokyo, avait également apporté son soutien à la judokate.
Je n’ai pas les mots pour exprimer tout ce qui se passe dans ma tête et mon corps en tant que femme face à ce que ma coéquipière Margaux Pinot a subi.
— AGBÉGNÉNOU Clarisse (@Gnougnou25) December 1, 2021
D’autant plus choquée de la décision de la justice. Que faut-il pour que les sanctions tombent, la mort? https://t.co/gITdlNxmLs
Le parquet de Bobigny a annoncé mercredi 1er décembre faire appel de la relaxe d'Alain Schmitt. Il avait requis un an de prison avec sursis pour "des violences très graves, même pour un primo-délinquant".
Les violences conjugales ont concerné pas moins de 159 400 personnes tous sexes confondus, en 2020. Parmi elles, 139 200 sont des femmes, d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur.
En cas de violences conjugales, il est possible d'appeler le 3919, le 17, le 112 ou envoyer un SMS gratuitement au 114.