En septembre 2018, trois docteurs retraités avaient accepté de reprendre leur activité à Hérimoncourt, dans le Doubs. Quel bilan en tirer, un an après l’ouverture du centre de santé ?
« Médecins un jour, médecin toujours ». L’expression tourne en boucle chez Maurice Cohen, Joël Aubry et Philippe Girardot. A 70 ans, les trois anciens médecins libéraux avaient accepté de reprendre leur activité, cette fois-ci en tant que salariés.
« Emploi du temps allégé »
« On voulait dépanner le village », raconte Philippe Girardot. Depuis l’ouverture du centre en septembre 2018, « Hérimoncourt revit », selon la maire de la commune, Marie-France Bottarlini. « 14 mois sans médecins, c’était compliqué pour les patients. D’autant plus que les docteurs aux alentours d’Hérimoncourt étaient déjà saturés. C’était très difficile pour les gens d’ici de trouver un nouveau médecin ».
La mairie avait convaincu ces trois médecins retraités de reprendre leur activité en leur assurant des conditions optimales : un emploi du temps allégé, des locaux neufs et une exonération des tâches administratives. Depuis un an, c’est donc l’Asame qui gère la partie logistique et informatique. L’association emploie, en plus des trois docteurs, une secrétaire médicale.
« C’est une solution provisoire, mais ce n’est pas la solution »
Un an après l’ouverture du cabinet de santé, la salle d’attente est pleine à craquer. « On a eu 573 consultations en septembre dernier, soit cinq fois plus qu’à l’ouverture du centre de santé » explique Nathalie Kilka, représentante de l’Asame.
« Mais ce n’est pas une solution pérenne », modère-t-elle. « D’ici 4-5 ans, les médecins souhaiteront peut-être goûter à leur retraite pleine et entière, ce qui est légitime ».
« C’est une solution provisoire, mais ça n’est pas la solution », corrobore l’édile de la commune. « Il faudrait qu’un médecin vienne s’installer ici, mais on constate que les jeunes médecins veulent s’installer en ville. Alors qu’on a tout ce qu’il faut ici : des services publics, des commerces, une crèche, un collège ».
La ville cherche à recruter. En attendant de trouver une solution durable, elle envisage de continuer à faire appel à des médecins retraités.