Eugène Bouret était un simple vigneron. Il travaillait sur ses parcelles situées sur des côteaux, aux Bourroches, dans ce qui est aujourd'hui le quartier des Valendons. Les vignes ont disparu mais le nom d'Eugène Bouret reste ici inscrit à la postérité. Une salle inaugurée en 2015 a été baptisée " Salle Eugène Bouret"
Eugène Bouret menait une vie tranquille avec sa femme Eugénie qu'il avait épousée en 1911. Ils avaient un petit garçon, Jean, né en 1913. Mobilisé, le 2 Août 1914, Eugène Bouret a été affecté au 48e régiment d'artillerie de campagne et envoyé en Alsace.
Archives Municipales de Dijon
- Archives Départementales de la Côte d’Or - pathé Gaumont
•
©France 3
A la fin de ce premier mois de guerre, Allemands et Français se retrouvent face à face dans les Vosges. Le 29 Août au col d'Anozel, les obus éclatent de tous côtés.
Eugène Bouret charge un canon 75. Visé par l'ennemi, il est soulevé, projeté dans les airs, par le souffle d'une terrible déflagration. Amené au poste de secours, il a l'air d'être devenu fou. Le médecin, ordonne une évacuation à l'arrière. Hagard, désorienté, Eugène Bouret s'éloigne et se perd dans la nature. Il erre dans la campagne.
On le retrouve par hasard 3 jours plus tard. C'est un gradé qui le découvre dans une grange. Eugène Bouret est suspecté d'abandon de poste. Il est jugé expéditivement le 7 septembre par un conseil de guerre et fusillé le jour même avec 5 autres co-accusés.
A Dijon, la famille d'Eugène Bouret va voir le député maire Henri Barabant, qui s'informe et prend le dossier en mains. Il demande une enquête militaire. L'affaire fait grand bruit en très haut lieu à Paris.
Le 2 Août 1917, 3 ans plus tard, la réhabilitation d'Eugène Bouret est validée par la Cour de Cassation. Mais en 1921, Eugénie Bouret aura la surprise de voir le prix des balles et du poteau d'exécution retenus sur sa première pension de veuve de guerre.
Toute la collection des 670 vidéos Histoires 14-18