Un hommage a été rendu à des fusillés pour l'exemple de la Première Guerre mondiale jeudi 7 septembre 2017. Parmi ces soldats figure Eugène Bouret, un vigneron dijonnais.
Pendant la guerre 1914-1918, on estime qu’environ 600 soldats ont été fusillés pour l’exemple.Les motifs invoqués par l’armée sont divers : refus d’obéissance, mutilations volontaires, désertion, abandon de poste devant l’ennemi, délit de lâcheté ou mutinerie.
Depuis des décennies, des pacifistes militent pour la réhabilitation de ces fusillés pour l'exemple de la Première Guerre mondiale.
Plusieurs cérémonies ont été organisées jeudi 7 septembre 2017 à l’initiative notamment d'associations pacifistes comme l'ARAC (Association républicaine des anciens combattants), l'ANCAC (Association Nationale des Cheminots Anciens Combattants) et la fédération de la Libre Pensée.
Une délégation s’est rendue dans les Vosges, plus précisément à La Houssière, sur les lieux où des soldats furent fusillés "pour l'exemple" les 7 et 11 septembre 1914.
Parmi eux se trouvait Eugène Bouret, vigneron dans le quartier des Valendons. Mobilisé le 2 août 1914, il avait été affecté en Alsace au 48e régiment d'artillerie de campagne.
La veuve d'Eugène Bouret a dû payer le poteau d'exécution
"Le 29 août dans les Vosges, au col d'Anozel, Français et Allemands se livrent un combat sans merci. Les obus éclatent de tous côtés. Eugène Bouret charge un canon 75. Visé par l'ennemi, il est soulevé, projeté dans les airs, par le souffle d'une terrible déflagration. Amené au poste de secours, il a l'air d'être devenu fou. Le médecin, ordonne une évacuation à l'arrière. Hagard, désorienté, Eugène Bouret s'éloigne... Trois jours plus tard, il est découvert dans une grange. Un gradé le suspecte d'abandon de poste. Jugé expéditivement le 7 septembre par un conseil de guerre, Eugène Bouret est fusillé le jour même avec 5 autres co-accusés."
A la demande de la famille du Bourguignon, une enquête militaire est ouverte. L'affaire fait grand bruit en très haut lieu à Paris et trois ans plus tard, la réhabilitation d'Eugène Bouret est validée par la Cour de Cassation le 2 août 1917.
Mais en 1921, sa femme Eugénie Bouret aura "la surprise de voir le prix des balles et du poteau d'exécution retenus sur sa première pension de veuve de guerre".