Immobilier dans l'Yonne : " il y a eu un déclic pendant le confinement "

Meilleur cadre de vie, prix abordables ... 80 000 à 90 000 euros pour une maison habitable tout de suite dans l'Yonne. La tentation est grande pour ceux qui veulent se mettre au vert pas trop loin de Paris. Les agents immobiliers voient les demandes d'acheteurs potentiels grimper en flèche.  

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Les agents immobiliers sont très sollicités, dans l'Yonne, depuis la fin du confinement. Négociateur immobilier, Maël Rondeau présente une fermette située près de Chargny-Orée-de-Puisaye. Il sait qu'il n'aura aucun souci pour trouver des acquéreurs : " Ça répond à une demande, c'est de la petite fermette dans un budget de 80 à 100 000 euros, c'est vraiment ce que les parisiens recherchent aujourd'hui ", dit-il. 

" Ce sont essentiellement des Parisiens qui nous contactent via internet", dit Maël Rondeau. "Je pense qu'on a atteint les 70 à 80% de clientèle parisienneIl y a eu un déclic. Pendant le confinement, les gens qui ont passé près de deux mois à Paris enfermés dans un appartement, ont regardé les annonces. Dès qu'il y a eu le déconfinement ça a été top départ, ils sont partis et ils ont visité et ils ont acheté tout ce qu'ils pouvaient."

" Ce qui plaît, c'est le calme et le fait de ne pas avoir des routes passantes, de ne pas être les uns-sur les autres comme on peut le voir à Paris" dit Maël Rondeau. " La proximité de Paris est importante. Ici, on est à 10 minutes de l'A 6 et en une heure 30 on se retrouve à Paris" ajoute le négiciateur immobilier.

Les petits budgets ont toutes les chances de trouver le bien qui va leur plaire d'autant plus que le prix du mètre carré est près de dix fois inférieur à celui de Paris. " On est une des régions les moins chères de France. Pour 80 à 90 000 euros, on peut avoir quelquechose de propre et habitable".    

La forte demande tire les prix vers le haut

"Les prix, depuis le Covid, ont un peu augmenté. Si on continue comme ça, je pense qu'à la fin de l'année on aura pris 10% sur certains produits, les plus demandés." Maël Rondeau précise toutefois que "les pavillons des années 1970 / 1980, ne sont pas les plus recherchés. Ce que les gens aiment, c'est la petite fermette avec des poutres et de la tomette au milieu de la campagne."

Le négociateur immobilier avoue avoir été un peu surpris par cette soudaine augmentation de la demande. " Après le confinement, on s'attendait à avoir des difficultés pendant quelques mois pour remonter la barre et en fait, il y a eu un boom exceptionnel ".  

Freins à l'achat : les trajets quotidiens et le manque de commodités

A Sens, Stephen Boutantin, expert immobilier, a constaté un emballement après le confinement, mais qui s'est calmé assez vite. "On a senti un regain d'intérêt, il y a eu des demandes de visites, mais finalement très peu de personnes ont franchi le pas". 

Selon lui, ce qui a pu poser problème, c'est la distance et les contraintes de trajets. " On est quasiment à deux heures de route de Paris, si tout va bien au niveau bouchons. On a un train toutes les heures, mais je pense que beaucoup se sont aperçus que ce serait quand même compliqué".  

L'effet du confinement aura été de court terme. C'est ce que pense Stephen Boutantin. " On est en fin septembre, les écoles ont repris, les gens ont repris leur vie d'avant... on verra en octobre, novembre, mais je pense qu'il n'y aura pas un grand effet ", dit-il.

"Et puis, quand on habite Paris, ce n'est quand même pas tout à fait les mêmes commodités qu'on a ici, sur Sens et dans l'Yonne, et ça c'est un frein pour franchir le cap de l'achat."

Stephen Boutantin illustre ses propos avec un exemple : " J'ai eu un client intéressé par une maison dans un village autour de Sens, mais pour son télétravail il lui fallait la fibre. Il n'y en avait pas, le projet d'achat a été abandonné immédiatement ".   

L'expert immobilier a son avis personnel: " Ceux qui ne connaissent pas du tout la région ne sont pas venus s'installer. Ils sont très peu à le faire. Ceux qui l'ont fait avaient un point d'attache familial, un vraie raison de venir ici". 
 


Un profil d'acquéreur lié au le télétravail

Président départemental de la FNAIM, Stephan Simpson a fait le même constat : " Pendant le confinement, les parisiens et franciliens ont été enfermés dans des appartements dont ils avaient du mal à sortir, et pendant cette période difficile ils ont appris à télétravailler. Un certain nombre d'entre eux, s'est demandé s'il ne valait pas mieux aller habiter à la campagne dans une maison avec jardin ". 

Concernant le télétravail, "ceux qui sont le plus susceptibles de se décider à déménager pour s'installer en dehors de l'agglomération parisienne, sont plus volontiers des salariés du tertiaire", observe Stephan Simpson.

Quant à l'âge : " ceux qui se présentent ont en majorité moins de soixante ans. Majoritairement ce sont des familles, des couples de trente à cinquante ans, avec des enfants, qui ont mal vécu le confinement. Ceux qui se sont installés il y a quelques années et qui atteignent cet âge ont tendance à vouloir revenir en ville pour avoir tous les services à proximité sans prendre la voiture." 
 


L'intérêt pour les maisons secondaire en déclin

Le nord du département de l'Yonne a toujours attiré les franciliens. Beaucoup d'entre eux sont propriétaires d'une maison secondaire. Mais cette tendance tend à décliner.

Stephan Simpson l'explique : " Depuis la crise de 2008 les maisons secondaires sont considérées comme du superflu. Les gens ont concentré leurs efforts sur leur résidence principale. Avec la crise du coronavirus, ils recherchent maintenant une maison à la campagne, mais ce n'est pas pour les loisirs, c'est pour y vivre à plein temps et télétravailler". 

En 2018, selon un sondage de l'Ifop, près de 8 français sur 10 voyaient la vie à la campagne comme la vie idéale. Une tendance sur laquelle l'Yonne espère capitaliser.

Reportage : M. Lescanne - Y. Etienne
Montage : C. Frèrebeau
Interviews :
- Mael Rondeau : Négociateur immobilier
- Franck Boutantin : Expert immobilier
- Stephan Simpson : Président départemental de la FNAIM

 
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