Difficultés d'approvisionnement au Japon, hausse des matières premières : le cours Peugeot connait une forte baisse
Malgré des résultats financiers satisfaisants, Peugeot a chuté aujourd'hui à la bourse. en cause : des difficultés d'approvisionnement avec le Japon et la hausse des matières premières.
Le cours de l'action Peugeot a plongé aujourd'hui à la bourse de 7,61%, la plus forte baisse de la journée.
Le groupe a certes publié des résultats en hausse sur le premier semestre avec
un bénéfice net qui a progressé de 18,5% à 806 millions d'euros et un chiffre d'affaires
qui a augmenté de 9,7% à 31,1 milliards d'euros.
Mais, "ces résultats restent en demi-teinte", a souligné Florent Couvreur, analyste
pour CM-CIC Securities.
"Le cash-flow (trésorie, ndlr) reste faible sur le premier semestre et les perspectives
de la division automobile pourraient se dégrader sur la fin de l'année", a-t-il
expliqué.
Le séisme qui a frappé le Japon en mars et perturbé la production automobile mondiale
pourrait en effet avoir un nouvel impact négatif au second semestre de 100 millions
d'euros, selon le constructeur qui continue à connaître des difficultés d'approvisionnement
sur certaines pièces en provenance de l'archipel nippon.
Peugeot subit aussi la hausse des prix des matières premières et anticipe désormais une répercussion négative de 700 millions d'euros sur l'année contre 500 millions prévus jusqu'ici.
Son plan de performance ne lui permettra de compenser que partiellement cette
dégradation, reconnaît-il.
Les raisons de la chute
Premier constructeur français et numéro deux en Europe, PSA a chiffré à 366 millions
d'euros l'impact négatif de la hausse des prix des matières premières sur ses finances
au premier semestre, et revu à la hausse l'addition attendue pour toute l'année,
à 700 millions contre 500 millions prévu jusqu'ici.
Le groupe continue également de souffrir des difficultés d'approvisionnement sur
certaines pièces fabriquées au Japon, qui lui ont déjà coûté 147 millions depuis
le séisme et le tsunami du 11 mars.
Son directeur financier, Frédéric Saint-Geours, estime qu'elles devraient se résorber
à l'automne. "Je pense qu'il n'y aura pas de conséquences au delà (de 2011)", a
renchéri le président du directoire, Philippe Varin. Mais PSA table sur une addition
de 100 millions supplémentaires sur le deuxième semestre.
Avec plus de 60% de ses véhicules vendus en Europe, le constructeur pâtit également
de son "exposition sur des marchés difficiles (...): la France, l'Italie, l'Espagne
notamment", qui s'effondrent depuis la disparition de la prime à la casse.
Malgré l'amélioration de ses résultats semestriels, PSA est resté du coup prudent
mercredi sur ses prévisions pour l'ensemble de l'année, qu'il a laissées inchangées.
Sur les six premiers mois de 2011, le groupe a engrangé un bénéfice net en hausse
de 18,5% à 806 millions d'euros. Son bénéfice opérationnel courant a gagné 1,8%
à 1,16 milliard et son chiffre d'affaires 9,7% à 31,1 milliards.
Le bénéfice opérationnel courant de sa division automobile (la plus importante)
a en revanche reculé à 405 millions.
Pour 2011, PSA prévoit un résultat opérationnel courant supérieur à celui de l'an
dernier (1,8 milliard d'euros) et un flux de trésorerie "proche de l'équilibre".
Mais les économies réalisées grâce au plan de performance du groupe ne suffiront
pas à compenser les effets négatifs et le résultat d'exploitation de la division
automobile sera inférieur à celui de l'an passé.
"On aurait bien sûr aimer vous présenter des prévisions plus optimistes", s'est
excusé M. Varin, mais la situation "nous conduit naturellement à une estimation
prudente".
Les nouveaux modèles en sauveurs ?
"Il ne faut pas se cacher qu'il y a eu des vents contraires nettement supérieurs
à ce que nous avions prévu en début d'année", a reconnu Frédéric Saint-Geours.
Philippe Varin a mis en avant les bonnes performances des autres activités du
groupe (l'équipementier automobile Faurecia, détenu à 57,43%, le groupe de logistique
Gefco et la banque PSA Finance) et les progrès accomplis dans son plan stratégique.
Les marques Peugeot et Citroën poursuivent leur montée en gamme avec notamment les nouveaux modèles 508, 3008, DS3 et DS4. Le constructeur poursuit aussi sa stratégie d'internationalisation et veut toujours vendre 50% de ses véhicules hors d'Europe d'ici 2015.
Sur l'avenir des sites français de Sevelnord (Nord) et Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis),
M. Varin s'est contenté de répéter qu'une éventuelle fermeture, évoquée dans un
document interne dont la révélation par la CGT a fait grand bruit, n'était pas
d'actualité.
D'après AFP