Ce mardi 1er decembre, de nombreux assistants d'éducation se sont mis en grève. En première ligne, ils dénoncent leurs conditions de travail. En Saône-et-Loire, près de 80 assistants d'éducation du département ont manifesté ce matin dans les rues de Chalon-sur-Saône.
"Vie scolaire en colère", "vie scolaire en galère", "pour que l'école ne soit pas échec et mat, arrêtez de nous considérer comme des pions". Pancartes en main, ils étaient près de 80 assistants d'éducation à manifester ce matin dans les rues de Chalon-sur-Saône.
Après s'être rassemblés devant la maison des syndicats à 10h, plusieurs dizaines de grévistes ont pris la direction de la sous-préfecture où des représentants syndicaux et de la profession ont rencontré le sous-préfet.
Un statut précaire
Ces assistants d'éducation veulent exprimer leur ras-le-bol, leur fatigue et le manque de reconnaissance dont ils s'estiment victimes depuis le début de la crise sanitaire. Ils dénoncent également la précarité de leur statut. Le salaire d’un temps plein équivaut à un SMIC et leurs contrats d’un an, sont renouvelables au maximum six ans. Alexandra Le Bret est assistante d'éducation au Lycée. Elle demande juste "une reconnaissance du métier financière et statutaite, que l'on soit reconnu comme un vrai métier. On fait 40 heures par semaine et on estime faire un vrai travail qui pourrait durer."
Pour Cyril Biehler, assistant d'éducation au collège de Saint-Germain-du-Plain, "c’est un métier qui mérite la professionnalisation. On espère être entendu." Une précarité dénoncée depuis plusieurs années par les syndicats. "Au bout de six ans, on leur dit au revoir, allez voir ailleurs. Il y a vraiment un problème de recrutement, un problème de statut, un problème de salaire", dénonce Hakim Boutmoudit, représentant du Snes 71.
On est les couteaux suisse de l'Education nationale."
Ils sont pourtant essentiels au bon fonctionnement des établissements scolaires. Les assistants d'éducation (AED, AP et APS) surveillent et encadrent les élèves durant le temps scolaire : études et permanences, internat, réfectoire, surveillance des locaux, récréations, accès et portails.
Ils participent aux activités éducatives, sportives, sociales et culturelles et assure l’aide aux devoirs. "On n’est plus des pions. On est les les coûteaux suisse de l’éducation nationale."
En première ligne avec le Covid-19
Mais depuis le début de la crise sanitaire, les services de vie scolaire disent être en surchauffe. Ils estiment que leurs conditions de travail se sont davantage durcies depuis la crise du Covid-19.
"Avec la crise sanitaire, on nous en demande un peu plus. Conséquence, on fait de moins en moins bien notre travail et on passe à coté de certains choses", regrette Cyril Biehler. "A la fin de la semaine, on est rincé."
Ils ont le sentiment d'être les grands oubliés de cette crise, entre un manque de reconnaissance et des salaires très bas. Aujourd'hui, ils revendiquent notamment l'obtention de primes et une revalorisation salariale.