Décidément, les viticulteurs jurassiens vivent une année très compliquée : après une météo difficile, très pluvieuse et froide, conséquence quasiment logique de cette humidité, c'est le mildiou, une maladie de la vigne. Mildiou : un terrible destructeur bien connu des vignerons et des jardiniers !
Le mildiou, maladie sous forme de parasites microscopiques, a été importé d'Amérique certainement au tout début du XIX ème siècle. Son nom vient de l'anglais "mildew" qui signifie "rosée de miel". Derrière cette appelation pleine de poésie, se cache un redoutable destructeur. Il s'attaque à la vigne, à la pomme de terre, à la tomate, voire à la laitue, à la courge ou encore au fraisier.
Le mildiou est à l'origine d'une très importante famine en Europe dans les années 1840, quand la maladie a sévi sur les pommes de terre, base de la nourriture pour de nombreux habitants. Le pays le plus touché a été l'Irlande, la famine tuant 1 million de personnes et contraignant un autre million d'Irlandais à l'exil, notamment aux Etats-Unis.
Dans les vignes du Jura
Il arrive doucement, par les feuilles puis contamine l'ensemble des grappes et du pied. Un peu de prévention peut être entamée, comme déjà détruire les plantes touchées ou faire des rotations des cultures pour aider la terre à résister, ou encore, quand le mildiou s'est installé, traiter en pulvérisant des produits spécifiques, bio ou pas...
Les viticulteurs jurassiens n'avaient pas besoin du mildiou pour compléter leur année déjà si difficile. La météo a été terrible pour leurs vignes, avec gelées, grêle, pluies trop abondantes, manque de soleil. Le mildiou, c'est justement la conséquence de l'humidité. De plus, difficile à cause des sols gorgés d'eau d'entrer dans les vignes pour pulvériser et les traitements sont peu efficaces à cause, justement, de ces pluies à répétition.
Pour Hervé Ligier, président de la société de viticulture d'Arbois, c'est la morosité qui l'emporte, voire le découragement : "Le moral est quand même compliqué. C'est difficile de garder espoir. Je pense que les vignerons ont mis une croix sur 2021. C'est clair, ce sera une année absolument catastrophique en termes de qualité de production, et pour la qualité, on ne sait même pas ce que ça va donner..."