A la fin du mois de septembre, deux médecins installés à Saint-Laurent-en-Grandvaux vont prendre leur retraite. Problème : toujours aucun remplaçant n’a été trouvé. Une situation qui inquiète habitants, élus ainsi que les futurs médecins retraités.
A 68 ans, Evelyne Ferreux est inquiète. A la fin du mois de septembre, son médecin traitant qui la suit depuis plus de vingt ans prendra sa retraite. Atteinte d’un cancer du sein, elle ne sait pas encore qui pourra assurer son suivi médical et témoigne : “C’est un souci énorme parce que je me dis : ‘qui je vais aller voir, où je vais aller, qui va me comprendre ?’”
Dans la commune de Saint-Laurent-en-Grandvaux qui compte 1 800 habitants, l’annonce du départ de deux des trois médecins généralistes s’est répandue comme une traînée de poudre. La population s’interroge. Quel médecin voudra bien les prendre en charge ? Faudra-t-il se rendre jusqu’à Lons-le-Saunier ? Besançon ? Que faire en cas d’urgence ? Ailleurs en Franche-Comté, des communes vivent des situations similaires et rencontrent des difficultés pour recruter des médecins.
160 mails, 0 réponse
L’un des futurs retraités, le docteur Bruno Rambert est conscient des difficultés que vont rencontrer les habitants de Saint-Laurent-en-Grandvaux. "Malheureusement, cette situation ne contente personne. Je sais que ma clientèle va difficilement être prise ailleurs. Nous sommes déjà en très grande tension et la situation va s'aggraver", insiste le médecin généraliste. Avec son collègue, ils cherchent désespérément des remplaçants. “Cela fait un an que je cherche. On a envoyé des mails aux remplaçants de Franche-Comté, à ceux de l’Ain… Nous avons envoyé 160 mails et aucune réponse, se désole Bruno Rambert.
Au minimum, on va laisser 3 000 personnes sans médecin
Installé depuis 38 ans dans la commune, il plaide auprès des élus pour la mise en place d’infrastructures attractives pour accueillir de nouveaux médecins.
Françoise Vespa, maire de Saint-Laurent-en-Grandvaux depuis 2001, partage l’inquiétude des habitants et expose : “Ce qui est dans nos compétences en tant qu’élu, ce n’est pas de recruter des médecins. En revanche, faire en sorte qu’ils aient envie de s’installer et que l’environnement soit préparé pour leur accueil, ça oui !” Si des candidats postulent et s’installent dans la commune, une maison médicale pourrait voir le jour dans les prochaines années. Le terrain, en centre-ville, est déjà réservé.