Attaqués par le Jura, les vins de Corrèze conservent leur AOC "vin de paille"

Les viticulteurs jurassiens ont perdu leur combat, jeudi 8 novembre, pour faire annuler l'appellation d'origine contrôlée (AOC) Corrèze. Cette appellation permet aux producteurs corréziens de mentionner "vin de paille" sur ses bouteilles de liquoreux.

Le Conseil d'Etat a rejeté, jeudi 8 novembre, la requête des viticulteurs du Jura qui réclamaient l'annulation de l'appellation d'origine contrôlée (AOC) Corrèze. Cette décision permet aux viticulteurs de Corrèze de mentionner "vin de paille" sur ses bouteilles de liquoreux, a-t-on appris vendredi auprès de la Fédération des vins de la Corrèze.

Le Jura, principal producteur de vin de paille en France, estimait avoir l'antériorité - le vin de paille figurait déjà au premier concours des vins du Jura en 1836 - et faisait valoir que le cahier des charges corrézien, en particulier la liste des cépages et les conditions de production, ne correspondait pas à la définition européenne du vin de paille.

Le Conseil d'Etat a estimé que l'AOC Corrèze, constituée en 2017, remplissait les critères prévus par le règlement communautaire et pouvait apposer la mention "vin de paille". Quant au manque d'antériorité, la haute juridiction administrative a, au contraire, souligné qu'elle était suffisante.


Un vin issu des meilleurs raisins


"On est heureux et soulagé. Le Conseil d'Etat n'a pas suivi le rapporteur public", a déclaré à l'AFP le président de la Fédération des vins de la Corrèze, Jean Mage. Une trentaine de vignerons corréziens exploitent au total une centaine d'hectares, principalement du rouge, mais aussi du blanc, du rosé et, sur 20 hectares, du vin de paille, de part et d'autre de Brive-la-Gaillarde.

Le vin de paille est issu des meilleurs raisins sélectionnés à la main pendant les vendanges. Ils sont ensuite séchés pendant au moins six semaines sur des claies, autrefois en paille. Sans sulfite ajouté, ce vin est ensuite élevé trois ans, avec un passage en tonneau pendant 18 mois


Dans le Jura, les réactions des viticulteurs sont mitigées


Sur son domaine, César Dériaux n'est pas inquiet de cette décision. Il produit un peu moins de 2.000 bouteilles de vin de paille par an. Un vin de niche que les consommateurs viennent chercher souvent directement sur le domaine.

Pour Nicolas Caire, président de la société de viticulture du Jura, le sentiment lui est plus aigre. Il a l'impression de s'être fait volé l'image de marque du vin de paille jurassien. La Corrèze produit 50.000 bouteilles de vin de paille, le Jura 200.000 par an. 
 
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