Jura : appel à la mobilisation face à la disparition de la chirurgie d’urgence à l’hôpital de Dole

Syndicat et défenseurs du centre hospitalier Louis Pasteur de Dole (Jura) appellent à une forte mobilisation, ce mercredi 24 novembre, alors que la fin de la chirurgie d’urgence est envisagée pour le premier semestre 2022. Dans le futur, des chirurgiens de Besançon viendront réaliser des opérations en ambulatoire.

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Ils veulent profiter d’une réunion du conseil de surveillance au centre hospitalier de Dole pour faire entendre leur colère et leurs inquiétudes. La CGT et le comité de défense des hôpitaux publics de Dole appellent à la mobilisation. Ils s’inquiètent de la disparition de la chirurgie d'urgence et dénoncent, plus largement, la dégradation des conditions de travail du personnel soignant. 

La mobilisation de ce mercredi 24 novembre est “une des dernières chances de pouvoir changer les choses” pour Axel Fricke du comité de défense des hôpitaux publics de Dole. L’objectif est de réussir à “faire rédiger une motion contre la fin de la chirurgie d'urgence” par le conseil de surveillance qui doit se tenir en début de soirée. 

Une trentaine d'élus mobilisés

À l’appel du collectif, une trentaine de maires et d’élus de l'agglomération de Dole devrait être présente pour manifester devant l’hôpital Louis Pasteur. “Avec les élus en plus de la population, cela aurait plus de poids”, espère Axel Fricke.

L’Agence Régionale de la Santé n’a pas encore communiqué officiellement sur la fin de la chirurgie d’urgence à l’hôpital de Dole mais “c’est pratiquement fait”, selon le président du comité de défense. “Aller se faire opérer à Besançon, ce serait une perte de chance pour toute la population de l’agglomération.” Même son de cloche pour les délégués de la CGT : “Plus de 100 000 habitants sont laissés à l’abandon.” Depuis Dole, il faut compter une quarantaine de minutes pour se rendre à Dijon. Quasiment la même durée pour atteindre le CHU de Besançon situé à un peu plus de 50 kilomètres.

Cette situation n’a rien de rassurant pour Axel Fricke. “On voit partout le même schéma. Les petites et moyennes villes perdent leur service de chirurgie puis, quelques années plus tard, ce sont les maternités qui ferment…

Aucune rencontre avec Pierre Pribile, directeur de l’Agence régionale de santé, et Gilles Chaffange, directeur de l’hôpital de Dole, n’est prévue. Pourtant, les deux hommes seront présents pour présenter le projet du futur bloc opératoire ambulatoire lors d’une conférence de presse. 

Un futur bloc ambulatoire comme solution à la pénurie de chirurgiens

Un nouveau plateau technique ambulatoire devrait voir le jour dans les prochaines années. Ce projet est la solution trouvée par le centre hospitalier Louis Pasteur pour faire face au manque de chirurgiens. "Le maintien de la permanence des soins (prise en charge des urgences chirurgicales 24/24) et de la continuité des soins (prise en charge des patients dans une unité d’hospitalisation conventionnelle) est rendu difficile à moyen terme", précise l'hôpital dans un dossier de presse. Des spécialistes du CHU de Besançon viendraient alors opérer dans le Jura. "L’objectif de ce projet est ainsi de permettre à la population d’être suivie par les praticiens du CHU de Besançon sur un large panel de spécialités, d’être opérée localement quand la nature de l’intervention le permet et de bénéficier d’un parcours de soins sécurisé vers le CHU quand cela est nécessaire."

Pour justifier la prise en charge de patients sur la journée, l'hôpital de Dole explique que "cette modalité de prise en charge représente déjà plus de 70 % de l'activité chirurgicale". Le montant des travaux s'élèverait à 11 millions d'euros. 

"Il faut des bras pour faire fonctionner un hôpital!"

Rien ne nous certifie que les chirurgiens de Besançon viendront jusqu’ici”, estime Michel Gerbot de la CGT. “A quoi cela sert de mettre des millions dans un bloc alors qu’on ne sait pas s’il y aura du monde pour le faire tourner ?” Dans le cadre du Ségur de la Santé, 900 millions d’euros seront alloués aux hôpitaux de Bourgogne-Franche-Comté. “Les 24 millions pour l’hôpital de Dole seront seulement pour les travaux, pas un centime pour les effectifs. Il faut des bras pour faire fonctionner un hôpital !” 

Plus globalement, ce sont les conditions de travail que dénonce l’élu CGT. “Il n’y a pas assez de personnel, d’anesthésiste, aucun chirurgien n’a été recruté. Avec le Covid, des infirmiers partent, des lits sont vacants. L’hôpital public est au bord de la rupture.” 

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