Manque de personnels dans les hôpitaux : “Notre système de santé s’écroule”, dans le Jura plusieurs lits et un service sont fermés

Dole, Saint-Claude, Lons-le-Saunier, ces trois hôpitaux font face à des fermetures de lits, voire de service. Olivier Véran, ministre de la Santé a reconnu le 28 octobre que la situation était compliquée dans les hôpitaux de France.

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L’hôpital de Lons-le-Saunier a annoncé jeudi 28 octobre, la fermeture ces prochains jours du service de soins non programmés. Un service qui prend en charge des soins non vitaux mais qui nécessitent une prise en charge rapide lorsque les médecins généralistes sont fermés, comme une cystite, une fièvre de plus de 40 degrés chez un enfant. 30 à 40 patients étaient accueillis en moyenne par jour.

Faute de médecin au planning, ce service de l’hôpital de Lons sera fermé ce vendredi 29 octobre, puis du 2 au 5 novembre, puis du 8 au 10 novembre. Les urgences restent accessibles, mais le temps d’attente pourrait être rallongé, prévient le centre hospitalier Jura Sud qui espère pouvoir trouver une solution rapidement.

Des lits fermés à l'hôpital de Saint-Claude dans le Haut-Jura

À Saint-Claude, depuis le 22 octobre, c’est le service de soins de suite et de réadaptation (SSR) qui ne fonctionne plus normalement, indique Farid Lagha, secrétaire CGT du CHSCT de l’établissement. 8 lits sur 20 sont fermés confirme la direction du CHU Jura sud.

“On a réduit le capacitaire en service de médecine, pour y intégrer du SSR” constate le syndicaliste inquiet pour les patients. “Des gens qui seraient en temps normal hospitalisés, sont désormais à domicile, il y a des choix à faire, comme pendant l’épidémie de covid” résume-t-il. Pour Farid Lagha, le déficit de personnel est flagrant sur cet hôpital confronté en plus à la concurrence des salaires en Suisse voisine. “Il suffit de quelques arrêts maladie, quelques départs, des heures supplémentaires” et l'hôpital de Saint-Claude ne peut plus fonctionner normalement, dit-il. À Saint-Claude, la situation de ce service SSR qui accueille surtout des personnes âgées devrait redevenir normale au 8 novembre a indiqué la direction. Les hôpitaux du Jura ont lancé une campagne de recrutement. “Mais ça ne marche pas dans tous les hôpitaux”, estime le syndicaliste pour qui le secteur d’activité n’est plus attractif, en raison de ses salaires et des horaires de travail.

À Dole, le manque de personnel se fait ressentir aussi

Selon la CGT 15 à 20 infirmières pourraient manquer d’ici la fin de l’année. “Une dizaine de lits de pneumologie sont fermés, 6 lits en chirurgie. Et on va nous fermer la chirurgie en urgence à compter de début 2022” déplore Philippe Zante, élu CGT. Face à la pénurie de personnels, les élus ont du mal à avaler la pilule des dernières annonces gouvernementales. 900 millions seront alloués aux hôpitaux de Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre du Ségur de la Santé.

“Sur 24 millions pour l'hôpital de Dole, il y a de l’argent pour les bâtiments, mais rien pour le personnel, il faut donner aux agents après ces deux ans d’épidémie” estime Michel Gerbot, élu CGT.

20% de lits fermés dans les hôpitaux de France ? Combien d’emplois vacants ?

"Un certain nombre d'unités dans des hôpitaux sont obligées de fermer temporairement, ou de réduire la voilure, faute de soignants, faute surtout de pouvoir en recruter" a précisé le ministre Olivier Véran. Il évoque une augmentation de l'absentéisme "d'un peu moins d'un point sur la même période pour les personnels non-médicaux", ainsi que des démissions, mais "dans des proportions modérées".

La Fédération hospitalière de France (FHF) avait fait état, le 20 octobre, d'"un taux d'absentéisme de l'ordre de 10%" et de "2 à 5% de postes vacants de soignants" au sein des hôpitaux et des établissements médico-sociaux publics.

Dans son avis du 5 octobre, le Conseil scientifique faisait état d'"un pourcentage important de lits fermés, chiffré à environ 20%" malgré un "recours déjà important et en augmentation aux heures supplémentaires et à l'intérim". 5 professions sont en tension : infirmiers, infirmiers de bloc opératoire, infirmiers anesthésistes, manipulateurs de radiologie et masseurs-kinésithérapeutes.

"Pour l'instant, le seul chiffre dont je dispose, c'est sur un échantillon très parcellaire de 16 CHU. Avec tous les biais qu'on peut reconnaître, sur 16 CHU, la dernière donnée qui m'est remontée, c'est 5% de lits de médecine temporairement fermés. On serait donc assez loin de 20% du parc hospitalier général", a précisé le ministre de la Santé. 

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