À Eclans-Nenon, petite commune près de Dole dans le Jura, Gabriel Bremond fait, malgré lui, la une de l’actualité nationale depuis les fêtes de Noël. "Sale pd", "Gaby casse-toi"... de nouvelles inscriptions ont fleuri à l’aune du 1ᵉʳ janvier sur les murs de la commune.
En ce 2 janvier 2024, Gabriel Brémond nous reçoit dans les locaux de la mairie. Devant lui, de multiples courriers d'élus venus lui apporter leur soutien après les agressions homophobes dont le maire a été victime. Des mots qui font chaud au cœur. Le maire de Tours, des élus de la région, une ministre déléguée ont pris le temps d’écrire au maire d’Eclans-Nenon.
Dans ce village de 400 habitants, les gendarmes étaient déjà intervenus à Noël, ils sont à nouveau venus inspecter les tags découverts le 1er janvier dans ce village de 400 habitants.
Deux vagues de tags homophobes, en grosses lettres rouges
Gabriel Brémond a déjà déposé plainte le mardi 26 décembre, au lendemain de Noël, après avoir découvert plusieurs inscriptions dans la commune, dont "Gabriel en port jarretelle (sic)" ou encore "enfant en danger". Il a aussitôt déposé plainte, et devait engager une nouvelle plainte ce 2 janvier.
“Il faut arrêter ces phénomènes d’homophobie qui se trainent sur toute la France” lance Gabriel Bremond au micro de notre journaliste Emmanuel Rivallain. L’élu qui estime avoir toujours été discret sur sa vie privée, il déposera plainte à chaque fois que de tels actes se reproduiront. Il a été entendu par les gendarmes et n’a pas de doute sur l’aboutissement de l'enquête.
La seule chose que je peux vous dire, c’est ce qu’on m’a dit à la gendarmerie, c’est quelqu’un qui me connait bien.
Gabriel Bremond, maire d’Eclans-Nenon, victime d’inscriptions homophobes
Dans ce village du Jura, les habitants sont choqués. ”C’est lamentable, il n’y pas de mots pour qualifier des gestes pareils. On est choqués, on est un petit village sans histoire. On a un maire très bien, agréable. Quand on voit des choses pareilles, on se demande d'où ça vient” confie un habitant.
L’élu garde l’esprit combatif malgré les injures dont il est victime et qui concernent sa vie privée. “J'essaie toujours dans toutes mes actions d’être le plus humble, possible, mais il y a des moments où il faut réagir” dit-il en acceptant de s’exprimer à nouveau devant les caméras pour dénoncer l’homophobie au sens large. Mais il ne mâche pas ses mots sur le ou les auteurs présumés. “Pour moi, ce sont des personnes qui ont le cerveau atrophié, et il faut qu’ils évoluent dans la vie”.
Toute injure ou diffamation homophobe est condamnée par la loi. La peine encourue est d'un an d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende.