Réchauffement climatique : un ours en acier venu du Jura navigue au Groenland

Façonné à Champagnole dans le Jura par l'artiste Pascal Bejeannin, l'ours est actuellement sur la côte ouest du Groenland. A bord du voilier Atka, la sculpture va sillonner la côte et partir à la rencontre des Groenlandais pour échanger avec eux autour des évolutions du climat. 

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1,80 m de long, 1 m de haut. Une pelage d'acier qui brille sous les rayons de l'Arctique. L'ours a débuté son périple ce vendredi 7 juin.

A peine moins grand qu'un vrai ours, la sculpture d'acier est partie d'Oqaatsut sur la côte Ouest du Groenland. Le nom de ce village inuit signifie Cormorans » en Groenlandais. Il est situé à 18 km au nord d’Ilulissat, bien connu par les touristes pour le spectacle de son immense glacier le Sermeq Kujalleq qui vient mourir dans la baie de Disko. Ce glacier est un des plus grands fournisseurs d'iceberg de l'hémisphère nord. Pour combien de temps encore ?  

Oqaatsut, village de 40 habitants vit de la pêche, la chasse au phoque, la chasse à la baleine et depuis peu du tourisme. Et il est le camp de base depuis quelques semaines de cet étrange et inoffensif ours venu des montagnes du Jura. Ambassadeur de métal d'un climat qui se dérègle et qui met en danger les ours dans ces contrées de glace qui sont indispensables à sa survie. 
 



"L'ours a embarqué sur le voilier Atka du Jurassien François Bernard.. Nous allons pendant six jours partir à la rencontre des gens, des villages, des enfants. La sculpture sera débarquée à chaque escale du voilier. L'idée est de faire de l'art un vecteur de rassemblement, l'art témoin du monde" explique Pascal Bejeannin. 

 
 Au Groenland, les effets du réchauffement climatique sont réels. Sur cette gigantesque île arctique, grande comme quatre fois la France, la fonte des glaces, qui entraîne la hausse du niveau des mers, a été multipliée par quatre entre 2003 et 2013.

Sur place, l'équipe composée du sculpteur et la société de production vidéo jurassienne mizenBoite va tourner un documentaire. "Je vais poser mes questions, filmer. Ce que j'attends c'est de receuillir le maximum de témoignages sur le réchauffement climatique. J'imagine que là-bas, les gens en sont conscients, il n'y a plus d'ours blanc au sud du Groenland depuis 13 ans, ils ont migré vers le Nord" explique l'artiste qui a toujours eu le gôut des voyages à vocation humanitaire. 

 

L'équipage se rendra aussi sur le site des cabanes dernières traces du passage de Paul-Emile Victor l'explorateur polaire sur ces terres du Groenland. Situé dans la baie d’ Eqip Sermia, la cabane rouge de Paul-Émile Victor a été le camp de base des Expéditions polaires françaises entre 1948 et 1953. Elle servait de point de départ pour aller étudier l’Inlandsis, l'immense calotte glaciaire du Groenland. "Ces cabanes n'appartiennent aujourd'hui à personne, on va voir sur place si avec un Inuit on peut les remettre en état" lance Pascal Bejeannin. L'artiste profitera aussi du voyage de l'ours pour récupérer sur place des morceaux d'acier. L'idée est de revenir l'an prochain au Groenland pour les assembler et créer une nouvelle pièce.

 

L'ours en acier après avoir navigué,  sera exposé pendant un an sur la commune d'Ilulissat. Symbole d'un patrimoine animal menacé par le réchauffement climatique qui touche particulièrement la région arctique, l'ours en acier restera jusqu'en juin 2020 au Groenland pour éveiller les consciences. 

 



Pour suivre le périple d'Atsunaï Kammak 
La page Facebook de l'expédition 


Nous avions recontré l'artiste avant le départ de l'ours vers le Groenland

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