Les ours polaires ont presque disparu de la banquise en Norvège, l'une des conséquences du réchauffement climatique. Pour sensibiliser à la préservation de l'environnement, un sculpteur franc-comtois a façonné un animal en métal qui va partir à la rencontre des populations locales pendant un an.
C'est un ours plus vrai que nature que Pascal Bejeannin conserve dans son atelier de Champagnole, dans le Jura. Presque aussi grand qu'un animal adulte, il mesure 1m80 pour près de 130 kg. Cette sculpture, à laquelle l'artiste se consacre depuis plus de quatre mois, a été assemblée à partir de pièces d'acier de récupération assemblées comme un puzzle.
"L'aspect n'est pas lisse comme une sculpture classique, mais ce sont ses défauts qui accrochent le regard et qui font son charme, explique Pascal Bejeannin. Cet ours, il est blessé, il s'est battu... Il a une vraie histoire."
Le 15 février 2019 l'ours en métal quittera l'atelier de l'artiste pour voyager un an... sur la banquise de Svalbard, un archipel du nord de la Norvège.
Sensibiliser au réchauffement climatique
"Il doit servir de support aux populations locales pour parler aux jeunes du problème du réchauffement climatique. Il faut savoir qu'au sud du Groenland, il n'y a presque plus d'ours polaire", rappelle l'artiste.
La sculpture fait partie du bien nommé projet Atsunaï Kammak, qui veut dire "Au revoir camarade" en inuit. Un nom qui fait écho à la disparition progressive des ours polaire. Un moyen de ne pas dire "adieu" car bientôt, il sera peut-être le seul ours qui reste.
Durant le périple, des arrêts sont prévus pour rencontrer les habitants et s'engager dans des conférences sur le changement climatique. "Même si on sait qu'il existe, on a tendance a oublier, estime-t-il. Quand on est pris dans notre vie quotidienne, on imagine que c'est loin, que c'est ailleurs, alors que c'est maintenant que ça se passe."
L'art comme support au débat, c'est là tout le projet Atsunaï Kammak. A son retour en Franche-Comté, dans un an, l'ours retournera s'installer à l’Espace des Mondes polaires de Prémanon où il a déjà été exposé, car c'est "sa place", selon l'artiste. Et si la sculpture est vouée à quitter la banquise, "les images, elles, resteront".