La crise sanitaire du coronavirus est en train d’accentuer la pauvreté. Dans le Jura, les Restos du cœur inscrivent les bénéficiaires de la campagne d’hiver : les chiffres seront malheureusement à la hausse.
Les bénévoles des Restos du cœur vont derrière les masques découvrir cet hiver de nouveaux visages. Des hommes, des femmes vont venir chercher du soutien pour manger à leur faim.
L’épidémie de Covid avait déjà fait bondir de 20% les nombre des repas distribués cet été par rapport à l’année précédente.
“On a des bénéficiaires qu’on ne voyait pas les années précédentes. On s’attend à une augmentation encore plus forte sur la campagne d’hiver qui va débuter” explique Bernard Bretin, co-responsable des Restos du cœur à Lons-le-Saunier.
“Les gens qui sont venus ces derniers mois, ce sont des gens qui se sont retrouvés au RSA (revenu de solidarité active) car ils ont perdu leur petit boulot, ou un contrat à durée déterminée qui n’a pas été reconduit. Certains avaient les enfants à la cantine, et pendant le confinement, ils ne pouvaient pas assurer financièrement les repas” ajoute le responsable.
“Il y aura de nouveaux bénéficiaires avec le confinement”
“Nos dirigeants au niveau national anticipent une progression entre 30 et 40% de plus que l’hiver dernier. Ici, on ne sait pas, on verra” complète Bernard Bretin.Cette dame vient s’inscrire pour la campagne d’hiver. Elle était déjà venue il y a deux ans avant de retrouver du travail. “A cause de la crise sanitaire, on a perdu notre travail” explique-t-elle. “Avec un RSA et des enfants, on ne s’en sort pas. Je n’aime pas venir, je me dis que certains ont encore plus besoin que moi, c’est un sentiment de honte de venir ici, mais on fait avec” lance-t-elle. “On n’a pas le choix” estime un autre bénéficiaire titulaire de l’allocation adulte handicapé.
Les Restos de cœur de Coluche vont devoir soutenir de nouveaux arrivants. “Il y a des gens pour qui c’est effectivement très difficile de venir frapper à la porte des Restos du cœur, des gens qui ont travaillé toute leur vie. On aura peut être aussi des commerçants qui vont avoir, avec la crise, des difficultés” conclut Bernard Bretin.
Un ménage sur quatre s’est appauvri du fait de la crise sanitaire
Plus que jamais, les associations caritatives ont besoin de vos dons. Restos du cœur, Banque Alimentaire, Secours catholique ou Populaire. Tous s’attendent à voir de nouveaux visages de la pauvreté grossir le rang des Français qui n’ont plus les moyens de vivre décemment.Dans le département du Jura, entre décembre 2019 et juin 2020, le nombre d’allocataires du RSA a augmenté de 10%. 3913 personnes touchaient cette allocation qui est pour une personne seule sans enfant et qui ne touche pas d'aides au logement de 564,78 euros par mois au titre.
Selon les derniers chiffres officiels, la France comptait en 2018 9,3 millions de pauvres, et ils pourraient être un million supplémentaire du fait de la crise sanitaire due au Covid-19, pronostiquent des associations, même si cette estimation n'est pas confirmée.
Selon une étude publiée par l'Institut des statistiques (Insee), le confinement a entraîné l'appauvrissement d'un quart des ménages, mais l'effet a été encore plus néfaste pour les familles qui comptaient déjà parmi les plus démunies.