VIDÉO. “Le blaireau, est un petit nounours omnivore”, est-ce que ça justifie qu’on déterre des familles entières ?

À l’occasion de la journée mondiale du blaireau, on s’intéresse à cet animal présent dans de nombreuses régions de France. Sa chasse est autorisée. Le déterrage sous terre encore pratiqué dans de nombreux départements en France.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Elle est toute mignonne. Elle se laisse caresser comme un chat. Cette petite femelle blaireau est soignée au centre de soins Athenas près de Lons-le-Saunier dans le Jura. Victime de morsures de chiens, elle reprend du poil de la bête et du poids, chouchoutée au biberon. La petite femelle sera remise dans la nature dans un terrier dès que ce sera possible.

Blaireau, qui es-tu ?

Le blaireau fait partie de la famille des Mustelidés. Il mesure 60 à 80 cm et peut peser 12 à 15 kilos. Le costume du blaireau est facilement reconnaissable : son pelage est blanc pour la tête avec deux rayures noires qui partent du museau jusqu'aux oreilles. Le reste de son corps est grisâtre.

C’est un animal pas haut sur pattes, doté d’une mauvaise vue, mais d’un odorat puissant. Il vit dans des galeries creusées sous terre qu’il partage parfois avec les renards ou lapins. Vous verrez rarement un blaireau de jour. L’animal sort la nuit pour se nourrir de champignons, des racines, baies, escargots, limaces, campagnols, taupes, grenouilles, serpents, et vers de terre !

Dame blaireau peut faire 5 petits par portée.

Chaque année, le centre de soins aux animaux sauvages recueille 20 à 30 blaireaux, ils sont la plupart du temps soignés après des collisions routières. Le taux de survie après un choc avec une voiture est faible.

Le blaireau, une espèce chassable

Le blaireau est classé dans l’annexe III « espèces de faune protégée dont l’exploitation est réglementée » de la convention de Berne (décret n° 90-756 du 22 août 1990). L’espèce figure dans l’arrêté ministériel du 26 juin 1987, fixant la liste des espèces gibier chassable.

Dans le Jura par exemple, la chasse au blaireau est autorisée hormis depuis 2021 du 15 janvier au 15 mai, période de reproduction des blaireaux. La pratique de la vénerie sous terre, qui consiste à aller traquer et tuer le blaireau jusqu’à son terrier, y était peu pratiquée, estiment les services de l’État.

Des équipes de louvetiers peuvent intervenir pour réguler la population de blaireaux lorsque des dégâts sont importants chez des agriculteurs, des vignerons ou sur des infrastructures routières, ferroviaires, résume Nicolas Fourier, directeur de la direction départementale des territoires du Jura. En 2022, on dénombre 56 interventions pour 131 blaireaux prélevés.

Le blaireau est un petit nounours omnivore, ce n’est pas un animal qui va occasionner des dégâts énormes à l'activité humaine.

Gilles Moyne, directeur du centre Athenas, centre de soins aux animaux sauvages

Gilles Moyne ne comprend pas qu’on puisse encore chasser cet animal. “Comme beaucoup de prédateurs, il est victime d’une situation qui date de plusieurs siècles, à l’époque où l'on tuait juste pour détruire un certain nombre d’animaux qui n'étaient pas comestibles, car ils étaient à un certain moment prédateurs d’autres espèces. C’est un suivi de cette culture ancienne” dénonce-t-il en parlant de la chasse au blaireau.

Il reconnaît que le blaireau peut manger aussi bien des espèces néfastes pour les cultures, et s’en prendre dans une moindre mesure à celle-ci. “Est-ce que ça justifie qu’on déterre des familles entières, qu’on chasse cette espèce neuf mois de l’année ?” s’interroge-t-il.

10 associations montent au créneau pour défendre le blaireau face à la chasse

10 associations de défense des animaux viennent d’annoncer qu’elles déposaient plainte devant le Comité de Berne pour non-respect de la France en matière de chasse aux blaireaux. L’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), Agir pour le vivant et les espèces sauvages (AVES) ou encore One Voice, dénoncent dans un communiqué commun une autorisation de la chasse des blaireaux «huit mois sur douze, de manière illimitée et sans connaissance des populations».

Protéger les petits blaireautins

“En France, non seulement les blaireaux sont inquiétés par la chasse de la mi-septembre au 15 janvier, mais ils peuvent également subir une « période complémentaire » de déterrage entre le 15 mai et l’ouverture de la chasse générale en septembre, période de l’année où des jeunes non émancipés sont pourtant susceptibles d’être présents dans les terriers” dénoncent les 10 associations.

Les associations ont déjà obtenu gain de cause pour protéger les petits blaireaux, qu’on appelle blaireautins en faisant suspendre et annuler de nombreux arrêtés préfectoraux. Pour la période 2022-2023, seuls 33 départements ont autorisé la chasse sous terre des blaireaux dès le 15 mai, et 21 ont préféré autoriser cette période à partir d’une date ultérieure, selon l’Aspas.

Que faire si vous avez un blaireau chez vous ?

Un terrier de blaireau dans votre jardin ? Et si la cohabitation était possible, suggère Gilles Moyne du centre Athenas. Un effarouchement peut faire renoncer le blaireau à résider chez vous. Il ira peut-être chez le voisin ! Vous pouvez aussi songer à vous équiper de clôtures électriques de 3 fils : à 15 cm du sol, puis 30 et 40 cm. Contactez les associations de défense de la nature de votre secteur, elles seront de bon conseil. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information