A partir d’aujourd’hui, 1er janvier 2016, comme les automobilistes, les conducteurs de 2 roues motorisés devront détenir un gilet jaune dans leur véhicule. La mesure n’enthousiasme pas les intéressés.
C’est le cas pour les automobilistes depuis 2008, désormais les motards devront avoir un gilet jaune à portée de main, que ce soit sur eux ou dans un rangement de leur véhicule (filet, coffre...). Comme les conducteurs de 4 roues, ils devront le porter lorsqu’ils descendent de leur véhicule à la suite d’un arrêt d’urgence, afin d’améliorer leur visibilité. La mesure concerne les usagers de cyclomoteurs, de scooters et de motos.
Parmi les nouveautés de ce début d'année 2016, l'obligation pour les motards de posséder un gilet jaune, comme les automobilistes le font depuis 2008. Le gilet doit être porté lorsque le véhicule est arrêté pour une raison d'urgence, panne ou accident. Le but est de rendre les motards visibles et réduire le risque d'accident. Mais la mesure est assez peu appréciée des principaux intéressés. Reportage de Muriel Bessard, Damien Rabeisen et Patrick Jouanin avec David Duchesne, vendeur de motos et accessoires de motos, Michel Husson, motard et Stéphane Cretin, motard et directeur d'auto-école
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©France 3 Bourgogne
Pourquoi les motards sont réticents ?
Beaucoup de motards méconnaissent la nouvelle réglementation. Ils pensent que le gilet jaune doit être porté en permanence, par-dessus la veste de moto. C’est faux. La règlementation impose d’avoir ce gilet à porter de main en permanence et de le porter uniquement lorsque le motard est descendu de véhicule lors d’une panne ou d’un accident et se trouve comme un piéton en situation de danger (sur une route, sur une bande d’arrêt d’urgence…). En cas de non-respect de ces nouvelles dispositions, les contrevenants s’exposeront à une amende de 11 euros en cas d’absence de gilet à bord, et de 135 euros s’ils ne le portent pas à la suite d’un arrêt d’urgence.Certains craignent également que la mesure ne soit qu’un 1er pas et qu’à terme le port ne soit obligatoire dès qu’ils enfourcheront leur moto. Rien ne permet d’avoir une telle crainte. Même dans les pays où une telle mesure existe depuis plus longtemps que nous, seule la possession est obligatoire en permanence, et le port en cas de danger.
Enfin, pour beaucoup de motards, surtout ceux qui ont des sportives, le problème vient du manque de place : pas de « boîte à gants », pas de top case… pas ou peu de place sous la selle… Vivement les gilets ultra fins à glisser dans le gant ou une poche !
La circulation des 2-roues entre deux files de voitures est partiellement autorisée
Un décret paru fin décembre 2015 au Journal officiel autorise l’expérimentation de « l’interfile ». Une pratique utilisée sur le périphérique parisien mais illégale. A partir de février 2016, en Ile-de-France, dans les Bouches-du-Rhône, la Gironde et le Rhône., les motards pourront rouler entre deux files de voitures en toute légalité… mais à certaines conditions : sur certains axes, dans certaines conditions et à vitesse modérée.Cette circulation inter-files concernant les véhicules à deux ou trois roues motorisés et d'une largeur maximum d'un mètre sera autorisée pour une période de quatre ans, prorogeable dans la limite d'un an.
Interview de Stéphane Cretin, direction d'autos-écoles à Dijon
Les conducteurs de 2-roues motorisés représentent 18% des tués sur la route
En 2014, la route a fait 22 000 blessés et tué 790 personnes parmi les usagers des deux-roues motorisés. C’est 18% des tués sur la route, mais c’est un chiffre en baisse (-1% en 1 an).Le pic d’accidentalité est enregistré entre 25 et 49 ans, mais les risques d'accidents mortels sont importants jusqu'à 70 ans. Le risque d'être tué en ville est plus important pour les usagers de motos légères (54%). Près de la moitié des motards tués (47%) le sont lors de la belle saison.