Edith Montelle, conteuse de Franche-Comté et passionnée des arbres, vient d’éditer un magnifique livre aux éditions Delachaux et Niestlé. Une ode à la nature et à son trésor végétal, les arbres.
Ils nous entourent. Et prennent en ce moment leurs plus belles couleurs, celles de l’automne. Les arbres sont depuis toujours les fidèles compagnons des hommes. Arbres utiles, majestueux, arbres signes du temps qui passent, arbres aux 1001 contes et légendes, arbres menacés... L’ouvrage réalisé avec le photographe Benjamin Stassen rappelle, s'il en était besoin, l’importance du végétal, des forêts de Franche-Comté jusqu'au Brésil où la déforestation fait des ravages. Une perte immense pour la biosphère et le monde animal, car les arbres produisent une grande partie de l’oxygène indispensable à la vie sur terre. “Trois arbres suffisent pour fournir à un être humain l’oxygène dont il a besoin toute sa vie” rappelle l’auteure dans son ouvrage.
Préserver les plus grands arbres
“Ce livre est un plaidoyer pour regarder les arbres différemment. Ne pas penser que c’est un être mort, alors que c’est un être vivant qui nous accompagne toute notre vie. L’arbre, on l’a de la naissance du berceau au cercueil. On l’utilise tout au long de notre vie, comme à Noël” explique Edith Montelle. Planter est une bonne chose, mais ce sont surtout les coupes qu’il faudrait éviter selon elle. “Le jeune arbre produit très peu d'oxygène et mange très peu de carbone, plus un arbre est gros plus il travaille… Il faut préserver ces grands arbres, or dans beaucoup de forêts, on les coupe comme en Papouasie, on coupe des arbres magnifiques pour en faire des planches, c’est une hérésie” dit-elle.
L’ouvrage “Auprès de nos arbres” nous invite à balayer aussi devant notre porte. Car dans l’hexagone, les arbres aussi sont ici et là en danger.
“En Franche-Comté, région la plus forestière de France, on ne rend pas toujours compte des forêts qui disparaissent dans toute la France. Dans le Morvan par exemple, on coupe tous les feuillus pour les remplacer par du pin douglas, parce que ça rapporte plus” déplore Edith Montelle.
Savez-vous comment naît un arbre ?
Avant d’être un séquoia géant, ou épicéa du Jura, l’arbre est d’abord une graine issue d’un fruit, un fruit qui contient suffisamment de réserves pour initier le développement du futur arbre. Va surgir sous les profondeurs de la terre, une racine primaire ou radicule. Attirée par la lumière, une tige va se développer en douceur. Elle porte une ou deux feuilles, raconte Edith Montelle dans son ouvrage. La croissance de l’arbre se met en route de façon autotrophe, c'est-à-dire que l’arbre va produire lui-même sa matière, en utilisant la lumière naturelle. La sève va circuler des racines vers les feuilles, puis des feuilles vers toutes les parties de l'arbre. Eau, soleil, photosynthèse, oxygène, vont faire le reste. Ainsi va naître l’arbre, avec ses feuilles, ses branches, ses bourgeons, ses fleurs, son écorce et ses racines qui au fil du temps vont lui assurer son ancrage.
Le mot arbre d'où vient-il ?
Le mot vient du latin “arbor”, c'est-à-dire le mat. Et chaque arbre va développer un tronc plus ou moins grand. Edith Montelle nous présente le plus petit arbre au monde, c’est le saule (Salix repens). Il pousse à plus de 2 000 mètres d'altitude et ne dépasse pas 2 centimètres de hauteur. Son tronc ligneux a un diamètre de 7 millimètres.
D’autres arbres vont prendre eux des dimensions de géants. Comme le châtaignier des Cent Chevaux, un châtaignier commun poussant sur le versant oriental de l’Etna, en Sicile. C’est le plus grand châtaignier d'Europe. Il mesure 60 mètres de circonférence. La légende raconte qu’au XIVe siècle, la reine de Naples, Jeanne d’Aragon, et son équipage de cent cavaliers, ayant été pris dans un violent orage, ont tous trouvé refuge dans l’arbre géant.
Ces arbres géants, si extraordinaires
Près de Calcutta, au Bengale, le banian de Howrah est un figuier du Bengale (Ficus macrophylla). Il possède 2 880 racines aériennes qui soutiennent ses branches maîtresses. L’arbre recouvre la superficie de deux terrains de football et mesure 412 mètres de circonférence au sol.
Leur poids fait des arbres les organismes les plus pesants de la terre, bien plus
que les baleines. Le séquoia Général Sherman, qui mesure 85 mètres de haut et 24,30 mètres de circonférence, pèse environ 2 000 tonnes. Sa graine ne pèse que 4,7 milligrammes au départ.
"Auprès de nos arbres"
D'Edith Montelle et Benjamin Stassen aux éditions Delachaux et Niestlé
39,90 euros