Une quinzaine d'élèves d'un collège de Morez, dans le Jura, ont subi des malaises et maux de ventre lors d'une course sportive jeudi 3 octobre. Ils participaient à un cross, organisé à Morbier. On fait le point sur ce que l'on sait. Le flou persiste et aucune piste ne se dessine.
La situation revient petit à petit à la normale au collège de Morez, ce vendredi 4 octobre, après les événements survenus la veille, sur le stade des Marais à Morbier. Ce vendredi, on ignore toujours la cause de ces malaises à répétition. Les autorités tentent de trouver une explication, mais la situation reste floue.
Vers 16h jeudi, les pompiers ont été appelés et se sont rendus en nombre sur place pour secourir plusieurs élèves pris de malaises et de convulsions. Cinq élèves ont été admis à l'hôpital. Le pronostic vital d'une des élèves de 3ème a été engagé avant que son état ne se stabilise.
► Un cross d'1 km 500
Un cross était organisé, comme chaque année, jeudi 3 octobre à Morbier, à l'initiative du collège de Morez. 90 élèves étaient sur place pour différentes épreuves : quatre au total. "C'était un cross sur 1 kilomètre 500, sur une distance normale, sans excès d'efforts" a précisé Jean-François Chanet, recteur de l'académie de Besançon. Et d'ajouter : "C'est un cross totalement habituel."
C'est lors de la dernière épreuve de la journée, celle des 3ème filles, que les malaises ont eu lieu. Les trois premiers malaises ont eu lieu en l'espace de 10 minutes. "On était au cross et là il y'a plusieurs filles qui sont tombées" ont confirmé des élèves, devant le collège ce vendredi.
Le ravitaillement, composé de brioche et d'eau au sirop, a été proposé aux coureuses. C'est lui qui est au centre des questionnements. Philippe Basille, principal du collège de Morez, a détaillé : "Comme tous les ravitaillements, nous sommes avec nos fournisseurs habituels. On était sur de la brioche pré-tranchée, sous vide et du sirop. On a vérifié les dates de péremption. Nous avions 4 courses ce jour, et cela était la dernière course des 3ème filles."
► Un dispositif important
Rapidement, dès les premiers malaises, un dispositif important de secours a été mis en place. Des pompiers de 8 centre de secours ont été mobilisés. Un hélicoptère a même été dépêché sur les lieux.
Un centre opérationnel départemental (COD) a été activé rapidement par la préfecture. Le bilan provisoire faisait alors état de 17 adolescents pris en charge. Finalement, il semblerait que 16 jeunes ont été intoxiquées, toutes des filles.
Une élève a été intoxiquée gravement puisque son pronostic vital a été engagé. Ce vendredi, son état s'était stabilisé. "Il y a un certain nombre d'élèves absents aujourd'hui au collège mais le dialogue est maintenu avec les familles. Beaucoup ont passé une mauvaise nuit mais le plus important c'est qu'à cette heure le pronostic vital a été levé pour la jeune fille de 14 ans. Le climat est serein. Vous n'avez pas à faire à un collège en état de choc" a voulu tempérer Jean-François Chanet.
► L'origine inconnue
"L'eau était verte quand on est allée la remplir dans le vestiaire" a déclaré une collégienne au micro de nos journalistes. Pourtant, les analyses de l'ARS sont formelles : l'eau n'a pas intoxiqué les élèves. "C'est certain" assure le recteur de l'académie de Besançon. Les analyses ont en fait été effectuée sur le réseau d'eau potable.
Depuis, les pichets d'eau disposés sur la table de ravitaillement ont été saisis par la justice pour des analyses appronfondies. "On n'exclu aucune piste. Le seul dénominateur commun, d'après les auditions, ce serait l'eau, mais c'est un dénominateur faible" nous a expliqué le procureur de la République du Jura, Lionel Pascal. "Toutes les analyses déjà réalisées dans un cadre administratif et sanitaire se sont révélées négatives. Les premières analyses faites sur les jeunes filles hospitalisées n'ont rien révélé" a-t-il également déclaré.
Pour sa part, Anne-Claude Elisseeff, médecin conseiller technique auprès de l'inspecteur d'académie nous a quant à elle expliqué : "Il y a peu de chance pour que ce soit un problème de ravitaillement".
► Le flou persiste
Pour la médecin conseiller de l'académie, on ne peut pas encore être sûr qu'il s'agit d'une intoxication. Pourtant, c'est la version dévoilée par la préfecture mais aussi par les secours sur place au moment des faits. "On ne peut pas parler d'intoxication. Tous les symptomes ont été différents : crise d'asthme, tétanie, maux de ventre..." justifie Anne-Claude Elisseess.
Intoxication ou non ? Le flou persiste. Le procureur de la République parle même d'un fait inhabituel, mystérieux, sans écarter la piste d'un "trouble de la psychose" qui aurait pu provoquer des réactions en cascade. Quoi qu'il en soit, les premiers résultats partiels des analyses scientifiques seront connus d'ici une semaine.