La matrice patrimoine en immersion en Bourgogne pendant une semaine !

Les étudiants de MATRICE ont posé leurs valises en Bourgogne pendant une semaine. Immersion était le maître-mot. Ils ont découvert les sites les plus visités de la région et ont touché du bout des doigts les problématiques auxquelles ils vont devoir répondre ces dix prochains mois…
 

La grisaille et les températures négatives de l'hiver bourguignon accueillent les étudiants de la matrice patrimoine et numérique. Quelques jours plus tôt, ils se sont rencontrés pour la première fois à l’occasion d’une conférence de lancement à Paris. Ils arrivent en Bourgogne ensemble, curieux d’en savoir davantage sur les objets de leurs futurs travaux et impatients d’apprendre à mieux connaître leurs collègues.

Lundi 10 décembre. Le train parisien fait son entrée en gare de Montbard. A son bord, 23 étudiants plus curieux et motivés que jamais. Direction l’Abbaye de Fontenay où ils sont accueillis par Hubert Aynard, le propriétaire des lieux. « Plongée dans la mémoire vivante du lieu » peut-on lire sur le programme. Les étudiants sont étonnés par la dimension cistercienne du site. La visite guidée leur permet de s’imprégner du lieu et de son histoire. L’expérience touristique est également au cœur de l’immersion puisque les étudiants de MATRICE ont  l’opportunité d’échanger avec certains visiteurs. L’occasion d’avoir un regard extérieur sur l’Abbaye et de cibler directement la problématique rencontrée par les propriétaires de l’Abbaye.
 



Mardi 11 décembre. A l'abbaye. Les étudiants rencontrent Patrick Molinoz, Vice-président au numérique de la région Bourgogne-Franche-Comté. Les échanges portent sur les enjeux numériques et digitaux de la région. Une nouvelle plongée dans le vif du sujet puisque l’Abbaye de Fontenay et le Château du Clos de Vougeot ont demandé aux étudiants d’améliorer les expériences touristiques de leurs lieux grâce aux nouvelles technologies.
 

En fin de journée, les étudiants reprennent le train à Montbard, direction Nuits-Saint-Georges, en passant par Dijon. Une traversée de la Côte-d’Or que les 23 matriciens apprécient. C’est à la Maison Familiale Rurale (MFR) d’Agencourt qu’ils s'installent. Vincent Barbier, Grand Maître de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin et Alicia Prenot, chargée de communication du Château du Clos de Vougeot les y attendent pour un moment d’échanges. Tous deux encadrent le projet et les étudiants durant l’immersion bourguignonne.

Mercredi 12 décembre. A leur réveil, les étudiants découvrent le programme de la matinée, une balade en vélos et tandems. Arnaud Orsel, l’intendant général de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin, les attend avec 23 écharpes aux couleurs de la Bourgogne. Brodées « Fier d’être Bourguignon » .

5 km séparent la MFR d’Agencourt du Château du Clos de Vougeot. Alors les étudiants, chaudement parés de leurs nouvelles écharpes, se mettent en selle. Une balade qui rime avec galères pour certains : vélos qui déraillent, chutes évitées de justesse… D’autres, heureusement, arrivent tout sourire à destination. Les étudiants ne s’attendaient pas vraiment à ce genre d’épreuve dès le début de journée! De quoi les mettre dans le bain pour la suite du programme. Visite des lieux avec Arnaud Orsel, accompagné de Nicolas Lurot, responsable des Guides du Château.  Nouvelle plongée dans le patrimoine bourguignon pour ces jeunes majoritairement parisiens. Le Château du Clos de Vougeot, c’est 900 ans d’histoire réunis en un seul et même lieu, au milieu des vignes.
 

Le groupe de la MATRICE  remonte sur les vélos, direction cette fois Nuits-Saint-Georges pour une visite et des dégustations à l’Imaginarium. Le site oenotouristique promet une vision unique du monde de la vigne et des vins. Les visites sont interactives et ludiques. De quoi inspirer et donner des idées aux étudiants. Ils nous l’assurent, ils ont "adoré" cette visite. Surtout la dégustation vous dites ? Peut-être… Qui dit passage en Bourgogne dit forcément dégustation de vin.

Jeudi 13 décembre. Retour au château. En bus cette fois. Mais toujours autant de brouillard. Accueillis dans une des nombreuses salles à manger, les étudiants écoutent très attentivement les interventions de Sophie Ollier-Daumas, directrice de Bourgogne-Franche-Comté Tourisme et Pascal Minguet, chargé de mission numérique  au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Les discours portent sur l’innovation et la politique touristique de la grande région. Les questions des étudiants fusent dans la pièce. Pour comprendre les problématiques qui leur sont posées et pour y répondre au mieux, ils ont besoin de savoir ce que la région a déjà fait et ce qu’elle est prête à mettre en place pour innover.
 

L'heure du déjeuner est inattendue et boulversante pour le groupe. Arrivés à l’Abbaye de Citeaux, les étudiants ont la chance de pouvoir déjeuner avec Frère Benoît et de déguster les produits faits maison. Un repas marqué par de nombreuses interrogations sur la vie monastique et sur le choix de vie de Frère Benoît. La discussion se nourrit de partage et de compréhension. Nombre d’étudiants s’accordent à dire qu’ils « ne le feraient pas » mais qu’ils « admirent profondément » ce mode de vie. Un moment inédit qui permet à la matrice entière de découvrir l’Abbaye de Citeaux et son histoire. Riche et poignante, une fois de plus.

Tout le monde dans le bus, direction Beaune pour découvrir le lieu le plus visité de Bourgogne, les Hospices. Pas moins de 400 000 visiteurs par an. Malgré le froid qui leur coupe les lèvres et les doigts, les étudiants se promènent dans la cour des Hospices avec émerveillement et prêtent une fois de plus une oreille attentive à l’histoire racontée par le guide.
La Maison des Climats, autre lieu touristique de Beaune, a mis en place récemment un système de réalité augmentée, accompagnée d’une médiathèque numérique. De quoi donner des idées et un peu d’inspiration aux étudiants de MATRICE.

Le soir, comme tous les autres d’ailleurs, c’est débrief’ en dînant. Animés par leur projet, les étudiants se repassent le film de leur journée ensemble et évoquent déjà quelques idées.

Vendredi 14 décembre. Dernier jour de la phase d’immersion en Bourgogne. Les étudiants sont de retour au Château du Clos de Vougeot. Une conférence téléphonique est mise en place au sein du vieux bâtiment, projetée sur un écran. A l’autre bout du fil ? Marion Foucher, historienne de l’art, archéologue et spécialiste du Moyen Âge. Une autre occasion pour les étudiants de se plonger dans le patrimoine et dans l’histoire pour nourrir leur imagination.
 

S’en suit une dernière rencontre. Adeline Jeunot, directrice de l’office de tourisme Nuits-Saint-Georges/Gevrey-Chambertin  raconte le travail et les ambitions de l'office du tourisme.

C’est déjà la fin de l’immersion de MATRICE en Bourgogne


Maintenant que le terrain de jeu est connu, c’est l’heure de se mettre au travail et de réfléchir à des propositions d’application. Le retour à Paris est chaotique, retard de train oblige, mais tous les étudiants de la matrice tourisme et numérique repartent des étoiles plein les yeux et l’esprit bouillonant.

Prochaine étape : le sprint créatif, aussi appelé hackathon, les 16-17-18 janvier 2019, dans les locaux de l’École 42 à Paris. Pendant trois jours, les étudiants vont participer à des ateliers de groupe, réfléchir à leurs différentes idées et les proposer devant un jury final l à la fin de la semaine. De là naîtront plusieurs équipes de travail, avec chacune un angle d’attaque.

La suite donc… au prochain épisode!
 
Mais qui de mieux que les étudiants pour raconter leur semaine d’immersion ?
Caroline est une étudiante d’ICART, l’école du management de la culture et du marché de l’art. Elle attendait son périple en Bourgogne pour découvrir le cadre lequel elle allait évoluer les prochains mois et pour rencontrer les acteurs et partenaires du projet.

« On a envie de donner le meilleur de nous et quand on voit la beauté des lieux c'est assez magique de se dire qu'on a carte blanche »

Pour la jeune étudiante, respecter les attentes des partenaires et primordial. Attentes qui diffèrent selon les lieux. Caroline souligne l'enjeu économique à l’Abbaye de Fontenay, qu’elle perçoit moins au Château du Clos de Vougeot. Il sera essentiel de respecter les lieux, leur histoire, et ne pas dénaturer le tout par l’arrivée –certainement fracassante- des nouvelles technologies.

« On a remarqué que nous sommes inscris dans une démarche bien plus grande que la simple valorisation des lieux » confie Caroline, après avoir été marquée par le manque d’accessibilité du Château du Clos de Vougeot et de l’Abbaye de Fontenay.

Au-delà de la rencontre avec les partenaires, Caroline accorde une importante particulière à la rencontre avec ses camarades. « On a la chance d’être une équipe méga soudée ! » Les profils sont variés et vont permettre une plus grande créativité. Des camarades qui n’étaient il y a quelques semaines que des « inconnus qui deviennent peu à peu des amis ». Caroline l’avoue : chacun est venu chercher une expérience professionnelle, mais aussi une aventure humaine et peu conventionnelle. Chaque profil, chaque différence et chaque petit désaccord permet de mettre en avant « la crème de la crème ».

La magie de ce projet pour Caroline, c’est d’être totalement libre. Elle avoue que le système scolaire classique par lequel chacun passe n’a jamais vraiment laissé libre court à la créativité. Alors « c’est un peu déstabilisant de recevoir peu d’informations et d’orientations ainsi qu’une si grande autonomie mais ça nous permet de nous auto-gérer et de prendre du plaisir à se retrouver et travailler ensemble ».

La motivation des étudiants est au beau fixe et ils semblent avoir trouvé leur cheval de bataille : « Nous sommes là pour prouver que ceux qui prétendent que le numérique va tuer le patrimoine et la culture ont tort ! »

Benjamin lui est étudiant à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, dans la filière Meeting and Event Industry. Il se dit « agréablement surpris » de sa semaine d’immersion en Bourgogne. Il a constaté une vraie envie d’entraide de la part des professionnels investis dans le projet. « J’ai pu découvrir des lieux que je n’avais jamais visité et ainsi pu avoir un objectif de ce qui était possible avec les sites des partenaires. »

Petite confession, Benjamin appréhendait l’entente entre les étudiants des différentes écoles. Mais « ça s’est bien passé grâce à la vie collective et des soirées où l’on se retrouvait tous ensemble ».

La concentration était de rigueur durant cette semaine. « Il fallait arriver à assimiler toutes les informations qu’on nous donnait ». Mais Benjamin, comme tous ses collègues, sont « plus que motivés à se lancer dans ce projet ».
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