Municipales 2020 à Montchanin : quelle place pour les "gilets jaunes" ?

Les candidats aux municipales ont-ils tenus compte des "gilets jaunes" ? À Montchanin, ils sont encore nombreux à venir chaque samedi sur l'un des ronds-points de la ville. Nous sommes allés à la rencontre des deux candidats à la mairie pour recueillir leur sentiment.

Pendant 17 mois chaque samedi, les "gilets jaunes" se sont rassemblés sans discontinuer à l'entrée de Montchanin, au rond-point Jeanne-Rose. C'est l'un des derniers bastions de ce mouvement contestataire en Saône-et-Loire. Un mouvement qui est resté pacifique sur la commune mais qui a marqué le bassin minier. 

Les deux candidats à la mairie de Montchanin connaissent bien les revendications des "gilets jaunes". Jean-Yves Vernochet, le maire sortant ou son opposant Frédéric Marascia, les entendent souvent auprès des Montchaninois, surtout celles concernant le pouvoir d'achat.

"Forcément les Montchaninois sont aussi touchés par cette baisse de pouvoir d'achat qu'on ne peut pas contester. Dans notre programme, on a intégré un certain nombre de choses pour aider les habitants sur ce sujet là, explique Frédéric Marascia. En direct, c'est le gel de la fiscalité. Les habitants ne doivent pas être la variable d'ajustement pour régler des problèmes budgétaires dans une collectivité."
 


Mais pour le maire sortant divers gauche, Jean-Yves Vernochet, ces revendications ne peuvent pas être complètement solutionnées à l'échelle d'une ville. "On a toujours regardé ça d'un œil attentif en se disant quelles sont les véritables revendications. On voyait vraiment que c'était des revendications d'un niveau national. Je pense qu'ils ont toujours trouvé une écoute auprès de nos centres communaux d'action sociale. On a aussi mis en place des locaux pour les Restos du cœur, pour le Secours populaire, pour pouvoir les accueillir, les aider. On est toujours à l'écoute."

Jean-Yves Vernochet revendique un programme de gauche. Si dans sa liste, le maire sortant n'a aucun "gilet jaune", c'est que l'opportunité ne s'est pas présentée. "L'occasion ne s'est pas trouvée puisqu'on les voit sur une autre liste. Mais on voit un tel mélange dans cette liste que ça va être compliqué à gérer derrière. Mais ça c'est le problème de mon challenger", lance-t-il.

Pour son rival, Frédéric Marascia, sans étiquette, la présence d'une "gilet jaune" sur sa liste est, au contraire, une façon de renouer avec une partie de la population. "C'est vraiment ça qui est le plus important je pense. L'écoute, la proximité et pouvoir régler des problèmes au quotidien sans attendre que ceux-ci s'enveniment et deviennent un problème plus important encore."

Sabrina De Araujo, fortement mobilisée avec les "gilets jaunes", est à la 12e place de la liste de 29 noms menée par Frédéric Marascia. "Il ne m'a même pas repérée en tant que "gilet jaune", affirme-t-elle. Il a vu une petite bonne femme qui se battait contre la fermeture d'une école à Montchanin. C'était la deuxième qui fermait et on ne s'est pas laissée faire. Je préfère me battre pour une cause perdue plutôt que ne rien faire." 
 

Je m'engage en tant que femme, mais pas en tant que "gilet jaune"
Sabrina De Araujo, membre de la liste de Frédéric Marascia


Pour elle, son engagement pour les municipales est une suite logique de celui qui lui a fait revêtir un gilet jaune en novembre 2018. "Pour moi c'est logique de m'investir. Même dans ma vie personnelle, quand je vois que quelque chose ne fonctionne pas, je veux rentrer dedans pour le comprendre. Là, je vois que la politique ne fonctionne pas donc je veux rentrer dedans et comprendre."

C'est la première fois qu'elle est candidate à une élection. Être sur une liste sans étiquette était important pour elle : "Je n'arrive pas à trouver ma place dans un parti pour l'instant."

Les deux têtes de liste à Montchanin proposent tous deux de renforcer l'accueil des nouveaux arrivants et le retour de services publics disparus de la commune. Reste que Montchanin peine à profiter de la proximité du Creusot et de Montceau. La population diminue depuis plusieurs années. Au dernier recensement, elle dépassait tout juste les 5 000 habitants.
 
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