Un agriculteur d'Oulon, dans la Nièvre, a été séduit par un tout nouveau concept venu d'Allemagne : il s'agit du poulailler roulant. Telle une caravane, ce poulailler est mobile et autonome. Il est déplacé régulièrement pour permettre aux poules d'avoir toujours de l'herbe et des insectes frais.
Chez les particuliers, la vogue des poulaillers mobiles ne se dément pas. Il suffit de regarder sur internet où l'on trouve de nombreux tutoriels expliquant comment fabriquer soi-même un châssis monté sur roues pour déplacer ses poules. Mais appliqué à l'élevage, cela démarre tout juste.
Une première en France
En France, Hubert Bitault est le premier à avoir importé d'Allemagne ce bâtiment déplaçable et complètement autonome. Tous les 10 ou 12 jours, il fait parcourir à ses 240 poules 25 à 30 mètres. Le parcours herbeux est ainsi régulièrement renouvelé. Cela leur offre une alimentation variée.C'est aussi une barrière efficace contre les parasites et les maladies. En effet, en agriculture bio ou permaculture, la présence permanente d’animaux de même espèce sur le même terrain est critiquée du point de vue sanitaire. Autant d'arguments qui devraient séduire le consommateur alors que le scandale des œufs contaminés au fipronil est encore dans toutes les mémoires.
"Mes poules passent beaucoup de temps à gratter la terre, à manger de l'herbe. Le bâtiment est conçu de façon ingénieuse. Il est isolé. Il se nettoie facilement. Il leur offre un confort propice au bien-être animal et donc à la ponte d'œufs de qualité". Hubert Bitault ne tarit pas d'éloges sur le poulailler mobile dans lequel il a investi 35.000 euros.
Un gain de temps considérable
"Je gagne également énormément de temps car il s'agit d'une activité de complément sur mon exploitation. Le poulailler fonctionne grâce à un panneau solaire sur la toiture. L'ouverture et la fermeture des portes se font automatiquement le matin et le soir. Cela alimente également la clôture électrifiée pour protéger les poules des renards. Les abreuvoirs et les mangeoires sont automatisés. Le ramassage des œufs reste manuel. Cela prend une demi-heure par jour. Il me faut 2h30 quand je les déplace", résume Hubert Bitault.Il a baptisé sa production "L'œuf qui roule". Cet éleveur vend ses produits directement sur l'exploitation et sur les marchés les week-ends.
Le reportage de R. Chidaine et T. Gomes avec :
- Hubert Bitault, éleveur
- Blandine Tassel, voisine qui donne un coup de main