Christian Paul, député PS de la Nièvre et chef de file des "frondeurs" a donné sa position ce lundi 28 décembre 2015 sur le projet d'élargir la déchéance de nationalité aux binationaux nés Français et condamnés pour terrorisme. Son inscription dans la constitution est fortement contestée à gauche.
"Chacun sait bien que ceux qui oublient leurs valeurs perdront aussi leur honneur", a expliqué ce lundi sur France Info Christian Paul à Manuel Valls. Le Premier ministre a accusé dans le JDD "une partie de la gauche" de "s'égarer au nom de grandes valeurs". "De l'aveu général, elle n'aura aucun effet, aucune efficacité dans la lutte contre le terrorisme", a argumenté le député de la Nièvre.
Manuel Valls n'a-t-il pas parlé lui-même de mesure symbolique ? "Justement", a répondu M. Paul. "Le symbole ne s'adresse pas aux terroristes mais il s'adresse -et je n'hésite pas à le dire: de façon malsaine- à des millions de Français qui sont binationaux, qui vivent comme une humiliation cette idée qu'il y aurait dans notre constitution deux catégories de Français et que certains le sont moins que les autres. Voilà pourquoi cette proposition de réforme entame le pacte républicain".
S'"il ne s'agit pas de s'apitoyer à l'égard des terroristes" et que "personne ne méconnait un seul instant le contexte", "Manuel Valls ne doit pas brandir le contexte pour faire passer ce texte en force", a cependant estimé Christian Paul. "Il serait irresponsable de continuer à défendre cette proposition parce-qu'elle divise les Français". "Il est urgent d'abandonner cette proposition, elle crée dans notre pays une fêlure qui serait tout à fait dangereuse et totalement inutile à quelques semaines de la commémoration du 11 janvier", a insisté l'ancien secrétaire d'Etat du gouvernement Jospin.
Paroles justes de @jeanmarcayrault. Refusons de perdre l'honneur! Nos valeurs sont nos meilleures armes. https://t.co/SCdgmSHqoC
— Christian Paul (@christianpaul58) 27 Décembre 2015