Clamecy : les habitants se mobilisent pour garder leurs urgences la nuit

A Clamecy, dans la Nièvre, les habitants craignent la fermeture du service des urgences la nuit. Ils organisent plusieurs actions de protestation. De son côté, la maire va envoyer sa démission au préfet.

Les urgences de nuit de l’hôpital de Clamecy vont-elles fermer ?


Le nouveau projet régional de santé 2018-2022 (qui porte sur l'organisation des secours dans la région Bourgogne-Franche-Comté) est encore en discussion. Sa publication est attendue d’ici le mois de juin. La menace plane sur plusieurs services des urgences de la région : ceux de Decize et Clamecy dans la Nièvre, ainsi qu’Avallon et Tonnerre dans l’Yonne.

Il manque 200 urgentistes dans les centres d'urgence des villes importantes de Bourgogne, estime l'ARS. Pour l’Agence Régionale de Santé, la solution résiderait dans la fermeture des services de moindre importance.



Quelles sont les principales raisons d'inquiétude ?


La situation inquiète le personnel de l’hôpital de Clamecy. "L’établissement est déjà affaibli du fait de la fermeture de la chirurgie et de la maternité il y a plus de 10 ans. Le seul service qui reste actuellement, c’est un service de médecine de 30 lits", résume Alain Marchet, infirmier et président de la Coordination de la promotion de la santé dans le Haut-Nivernais.

Concrètement, en cas de problème la nuit, les habitants de Clamecy seraient obligés de faire entre 45 minutes et 1h30 de route pour aller se faire soigner à l’hôpital de Nevers, de Cosne ou d’Auxerre.

L’ARS assure que le SMUR sera effectif 24 heures sur 24. Mais, le 9 janvier 2018, elle a précisé que "des analyses de fréquentation sont réalisées pour apporter une réponse au cas par cas, en adaptant les horaires aux besoins de la population réellement constatés. […] Des aménagements d’organisation deviennent indispensables, compte tenu du manque d’urgentistes dont souffre la région : il est nécessaire de mieux répartir leur présence sur le territoire."




La mobilisation s’organise pour sauver les urgences de nuit 

Ce discours ne passe pas auprès de Claudine Boisorieux, maire de Clamecy. L’établissement est reconnu en situation d’isolement géographique, rappelle-t-elle. "Si on remet en cause les urgences de nuit, on sait bien que progressivement les urgences de jour seront remises en cause", assure l'élue.
La maire a annoncé qu’elle allait envoyer sa lettre de démission au préfet de la Nièvre le 22 février. "Je démissionnerai tout en restant conseillère municipale", précise Claudine Boisorieux.

Par ailleurs, plusieurs actions sont prévues prochainement :
-jeudi 22 février : un rassemblement aura lieu en soirée devant le service des urgences
-vendredi 23 février : un regroupement est prévu dans la matinée devant le centre hospitalier où une réunion doit avoir lieu en présence d’un représentant de l’ARS.


D’autres initiatives pourraient être envisagées pour le jeudi 1er mars, à l’occasion de la visite de la ministre de la Santé, à Nevers. Agnès Buzyn doit participer aux États Généraux de la Santé.
Ce jour-là, un débat public sera organisé à la Maison de la Culture de Nevers Agglomération. Il portera sur les propositions faites par des acteurs de santé et des représentants des usagers pour améliorer le système de santé dans la Nièvre. Les Nivernais qui souhaitent participer à ce débat public doivent s’inscrire sur le site internet de l’ARS avant le 21 février.




Le reportage de Rémy Chidaine, Tania Gomes et Chantal Gavignet avec :
-Alain Marchet, infirmier et président de la Coordination de la promotion de la santé dans le Haut-Nivernais
-des habitants
-Claudine Boisorieux, maire de Clamecy (DVG)



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