Le 10 mai 1981, François Mitterrand était élu président de la République. Il découvrait le résultat des urnes à l'hôtel du Vieux Morvan, à Château-Chinon, dans la Nièvre. Retour sur cette soirée qui voyait, pour la première fois, un socialiste prendre la tête de la Ve République.
10 mai 2016, la commémoration de la victoire de François Mitterrand aux élections présidentielles, à Château-ChinonCe 10 mai 1981, c'est l'effervescence à Château-Chinon ! François Mitterrand a voté dans cette commune nivernaise dont il est maire. Il a choisi d'y attendre les résultats de ce second tour des élections présidentielles. Il s'est enfermé une bonne partie de l'après-midi dans la chambre 15 de l'hôtel du Vieux Morvan qu'il louait à l'année. Vers 18h30, il rejoint la grande salle où de nombreuses sources émanant des instituts de sondages semblent confirmer sa victoire.
A 20 heures, son visage apparaît sur les écrans de télévision levant les derniers doutes. Cette fois, toute la France connaît son nouveau président. Ses partisans, réunis dans le restaurant du Vieux-Movan, laissent exploser leur joie déjà depuis une bonne heure.
Avec 51,76% des suffrages, François Mitterrand accède à la président de la République. Il salue ses supporters depuis le toit de l'hôtel. Il prend un rafraichissement en leur compagnie. Il s'isole ensuite pour écrire son premier discours en tant que chef d'Etat. Vers 22h30, il s'adresse aux Français depuis la mairie de Château-Chinon en ces termes : « cette victoire est d'abord celle des forces de la jeunesse, des forces du travail, des forces de la création, des forces du renouveau qui se sont rassemblées dans un grand élan national, pour l'emploi, la paix, la liberté. (...) Je mesure le poids de l'histoire, sa rigueur, sa grandeur. »
A 23 heures, François Mitterrand file en voiture pour Paris où la place de la Bastille est noire de monde. La pluie est battante mais n'éteint pas l'enthousiasme du peuple de gauche. François Mitterrand rejoint le QG du parti socialiste, rue de Solférino, aux alentours de 2 heures du matin. Tous les militants sont restés et se pressent autour de lui pour le féliciter. Le nouveau président de la République parle peu. Et quand il le fait, c'est pour dire « quelle histoire ! ». Une formule qu'il répétera plusieurs fois au cours de cette soirée.